Bonne année à vous aussi, madame !

Une femme handicapée mentale occupe un rond-point dans la zone la plus riche du 101ème département français. Est-ce vraiment là qu’elle mérite d’être ?
 

Il est de bon ton de mettre en avant, la santé par exemple, dans les bonnes choses que nous souhaitons pour nos proches et nos amis, pour le nouvel an.

J’aimerai ajouter une personne à ma liste des vœux envoyés pour cette nouvelle année.

Depuis des semaines, une personne malade s’est installée sur le rond-point Madame Nel, à Kawéni, dans la commune de Mamoudzou. Je lui souhaite une guérison et surtout une prise en charge digne d’un département français. Que cette année 2020 soit celle d’une égalité véritable entre tous les français.

Elle est là avec son petit nécessaire et interpelle les passants dans leurs voitures. Cette dame serait handicapée mentale. Que dire alors de ceux qui lui ont tourné le dos, de la société qui regarde ailleurs, de nous qui avons l’esprit saint mais manifestement pas la conscience tranquille.

Monter très vite les vitres de la voiture pour éviter ses injonctions témoigne de la gêne que nous ressentons.
L’autre matin une voix s’est levée d’un taxi pour demander si la pauvre n’avait pas de famille. D’ailleurs, il paraît que son état est la conséquence d’une consommation abusive de produits illicites. Que ce soit vrai ou pas, le problème n’est pas là : l’addiction et ses ravages sont des maladies et à ce titre, elles nécessitent des soins et une  prise en charge.

Où est donc passée cette coutume qui voulait que les faibles soient protégés par toute la communauté villageoise ?
Le département est censé avoir comme principale mission, résoudre ce genre de problème, d’assistance sociale. Et l’Etat de mettre à disposition des spécialistes et des institutions spécialisées pour les inadaptés de la société.

Quand une communauté abandonne un de ses membres au prétexte qu’il n’arrive pas à suivre, à se soumettre, elle se rapproche ni plus ni moins de ces troupeaux de bovidés ou équidés qui dans la traversée des plaines africaines, laissent derrière eux les boiteux et les malades qui deviennent ainsi des proies faciles pour les lions, les hyènes et à la fin, à des charognards.

Sauf qu’il s’agit d’animaux et de déroulement nécessaire de la vie naturelle et sauvage.
Malheureusement, les « inadaptés » sont légion dans les rues et les quartiers de Mayotte. Les causes sont nombreuses, on parle volontiers de victimes de la chimiques. on parle aussi de victimes de sorts lancés sur les individus qui auraient commis des actes de violence dans les rues et les villages.

Toujours est-il qu’en 2020, une femme handicapée mentale occupe un rond-point dans la zone la plus riche du 101ème département français.
Je nous souhaite une bonne année, une bonne année, mais elle commence mal.
C’est très facile d’en parler, je vous l’accorde, mais c’est lâche de se taire et de passer à côté sans rien dire, sans rien faire.
2020, 20/20 ?
Non, plutôt 19/20, 1920 car il manque une personne à l’appel, elle est sur le rond-point Nel, toute seule.