"C'est catastrophique", des vacances sans clients pour le parc équestre d'Hajangua

Au parc équestre d'Hajangua, les chevaux manquent de cavaliers en cette période de vacances
Habituellement rempli en cette période de vacances, le parc équestre d'Hajangua est vide. Avec le climat d'insécurité, les clients et les colonies de vacances se font rares.

Le calme règne au parc équestre d'Hajangua, malgré les vacances de fin d'année. Les salariés s'occupent des chevaux, qui broutent dans les prés ou attendent dans les boxes faute de cavaliers. "On aurait dû avoir une cinquantaine de jeunes ce matin et une cinquantaine cet après-midi, pour leur faire découvrir le poney ", explique Saïd Ali, salarié du centre. "Mais avec tout ce qui se passe, la mairie de Dembéni a préféré annuler, car ils craignent que les bus soient caillassés.

"On se sent un peu frustré, un peu désœuvré et un peu inquiet", ajoute Romain, moniteur équestre. "On n'a pas vu un seul client pour l'instant." Le chiffre d’affaires serait en baisse de 50% par rapport à une année classique, après déjà plusieurs semaines compliquées. "On faisait entre 500 et 2.000 euros par week-end de divertissements, de petites promenades. Aujourd'hui, on fait entre 50 et 200 euros, et encore, pas tout le temps", commente Alain Chartier, le gérant du parc. "C'est catastrophique." 

"C'est fini tout ça"

"Les gens ne veulent pas prendre de risque en prenant la voiture pour emmener leur gamin faire une heure de distraction. C'est fini tout ça", poursuit l'ancien cavalier. En revanche, les factures continuent de s'accumuler. Depuis le début de la guerre en Ukraine, la nourriture pour ses 40 chevaux lui revient de plus en plus cher. Sans oublier la crise de l'eau, il a dû récemment investir 4.000 euros pour installer de nouvelles cuves.

"Je suis un vieux de la vieille, j'ai un peu d'argent, je mets au bout. Mais un jeune, ça fait longtemps que ce serait fini", conclut le propriétaire. Une situation qui affecte aussi son personnel, avec un moniteur déjà cambriolé quatre fois en l'espace d'un an. "J'ai plusieurs fois pensé à partir, mais je ne voulais pas abandonner Alain", explique-t-il sobrement.