Entre vigilance permanente et peur récurrente, l’ex quotidien de cet ancien soldat qui a combattu en Afghanistan pendant 13 mois, n’était pas évident. Il partage les souffrances des familles endeuillées et met en évidence les difficultés qu’elles endurent durant le temps de mission des soldats.
Nos familles ne savent pas exactement ce que l'on fait. Je peux comprendre que beaucoup de familles remettent en question notre intervention en Afghanistan et se demandent pouquoi on n'a envoyé leur enfant là-bas qu'ils ont perdu.
Des souvenirs impossible à effacer
Bien qu'il soit à la retraite depuis déjà 6 ans, l’émotion est toujours présente dans certaines circonstances, et effacer certains souvenirs lui semble difficile voire quasi impossible.
Quand je passe en région parisienne ou que je rends visite à des amis qui sont aux Invalides, ça me remet tout de suite dans ce contexte. Et on se dit, "lui est dans cet état-là, mais ça aurait pu être moi ou quelqu'un d'autre.
Le deuxième semestre 2011, l'armée française a eu beaucoup de pertes humaines, beaucoup d'amis, des connaissances. Quand on porte le cercueil d'un ami pour le rapatriement en France, on se dit "il y a quelques jours, nous étions ensemble, là il est dans un cercueil et nous il nous reste 4 mois et demi avant de rentrer".
On vit avec ça, ça marque la vie d'un homme.
Une mission nécessaire
Le retraité estime qu’aucun travail n’est perdu, que malgré la situation actuelle du pays qui retombe dans le chaos, les missions qu’il a accomplie à l’époque étaient quand même nécessaire.
Sur le moment où on est amené à intervenir là-bas, par rapport aux engagements au niveau international, oui ça valait le coup. Ca a quand même permis pendant une certaine période d'avoir un semblant de stabilité pour la population locale.
Métier à risque oui, mais si c’était à refaire, l’ancien soldat aurait retenté la mission sans aucune hésitation.