L'Organisation Miss Mayotte a organisé, le 16 août 2017, une conférence de presse, afin de présenter officiellement les candidates à l'élection Miss Mayotte 2017, ainsi que le programme de leur préparation. Emmanuel Tusevo Diasamvu a saisi l' occasion pour les confesser sur leurs ambitions.
LA SUITE
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NASRA DAÏLANE SOUMAILA AHAMADA, 1m70, Dzaoudzi Labattoir
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Un dépassement de soi
Une aventure comme celle de concours Miss Mayotte puis Miss France demande énormément de courage. Je pense qu’on est très courageuse de faire ça. Ce qui m’a motivé, c'est de mettre en avant notre culture et aussi se dépasser en tant que femme, surtout en tant que femme mahoraise puisqu'on a énormément de place dans la société mahoraise mais malheureusement ce n’est pas assez mis en avant et on en parle pas assez.
Sur les traces des chatouilleuses, des femmes combattantes
Ce qui m’a déterminé à y participer, c’est le très bel héritage que nous avons, ne serait ce qu’au niveau historique de la part de nos femmes chatouilleuses, nos ainées qui ont été des femmes fortes, des femmes courageuses et ce sont ces femmes là que j'ai envie de représenter aujourd'hui et demain si je suis élue Miss Mayotte, pourquoi pas.
Il y a vraiment un engagement derrière tout ça. C'est vraiment aussi un militantisme parce que je pense que on est un tout petit peu toutes militantes parce que participer à un tel événement, l’élection de Miss Mayotte, c'est aussi aller au delà des préjugées, des pensées des gens parce qu'on n'est pas forcément bien vu se participer à un tel événement et pourtant on est assez courageuse pour le faire parce que c’est déjà une grande force.
Objectif : Femme-chef de ma propre entreprise
Personnellement, j’ai la chance de grandir dans une famille mahoraise assez ouverte d’esprit et qui sait que j’aime évoluer dans le milieu de la mode, donc ça n’a pas été mal pris au contraire la nouvelle a été accueillie avec beaucoup d’enthousiasme et je suis beaucoup soutenue par ma famille.
Actuellement, je suis conseillère en vente en parfumerie et je suis en pleine création d’entreprise pour ouvrir ma salle de sport dans la commune de Dzaoudzi L’abattoir. J’ai commencé une formation en tant que coach sportive et coach en nutrition et par delà faire un DUT techniques de commercialisation.
Je pense que ce qui est important de faire ressortir c'est la valeur de la femme mahoraise, c'est un événement qui est fait pour ça en fait, pour mettre en avant la femme mahoraise et je pense que c'est le mot phare qu'on doit retenir.
ROKHAYA NDIAYE, 24 ans, 1m71 Passaminty dans la commune de Mamoudzou
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J’ai toujours regardé les élections des Miss. Je ne pensais pas répondre aux critères mais en grandissant, j'ai commencé dans le milieu de la mode, ça m’a plu. Comme je suis quelqu'un d'ouverte, j’aime aller à la rencontre des gens et sourire surtout, je me suis dit pourquoi pas moi, donc je me suis présentée à l’élection de Miss Mayotte.
Faire fi des préjugés
Je ne m’attendais pas à autant de préjugés sur les filles qui se présentent au concours des Miss mais ça m’a démontré que je dois être encore plus déterminée, que je dois être encore plus forte et ça me fait grandir, donc je n’ai pas peur de ces préjugés.
Simone de Beauvoir a dit qu’on ne naît pas femme mais qu’on le devient et je suis une femme en devenir. On le devient de par ses expériences, son vécu et je suis en plein dedans je pense.
Toute mahoraise de cœur a le droit de se présenter au concours Miss Mayotte
On peut ne pas être née à Mayotte, on peut ne pas avoir les deux parents mahorais, mais quand on est mahorais dans notre cœur, c'est plus important.
Aux jeunes mahoraises je leur dis d’oser. Personne n’a le droit de les juger, de penser pour elles, qu'elles soient maîtres de leur vie et que c'est qui décident. Si elles veulent se présenter, qu'elles se présentent.
Mes valeurs qui sont importantes dans la vie, c'est celles que ma famille m’a inculquée. A la base, c'est le respect de soi même et le respect pour les autres, je pense que quand on a ça, tout suit après. Les valeurs familiales sont des bases solides. Les valeurs familiales, c'est être soudés, s'entendre et s'aimer, c'est aussi quelque chose d’important.
RAÏSSA MARI, 18 ans, 1m78, Hagnoundrou,commune de Boueni.
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Mon objectif en me présentant à l’élection de Miss Mayotte est de pouvoir apprendre, partager et transmettre notre histoire, nos richesses culturelles, faire connaître Mayotte au-delà de nos frontières.
« La critique est aisée mais l’art est difficile » Philippe Destouches, Comédie: Le glorieux.
Nous avons eu des critiques notamment sur facebook. On nous montrait en train de danser, il y a eu des personnes qui ont voulu nous rabaisser, nous décourager alors que derrière leurs écrans, ils ne foutent rien, ils sont là à critiquer les autres. Mais, comme a dit un écrivain, un homme de théâtre dans une de ses pièces, une comédie, Le Glorieux :"La critique est aisée mais l’art est difficile". Nous les Miss, nous poursuivons ce que nous voulons faire malgré les médisances. Et moi, mon objectif dans la vie est de devenir DRH, directrice des ressources humaines dans les grandes sociétés et entreprises.
J'attends que cette expérience m’apporte beaucoup en savoir- faire et surtout en savoir être.
Ce qui est important pour moi dans la vie, c'est la famille parce que si on n’a pas la famille derrière nous, on n’a rien.
VANYLLE EMASSE, 20 ans, 1m70, Majicavo Lamir dans la commune de Koungou
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Actuellement, je suis en LEA langues étrangères appliquées à la fac.
Se présenter à Miss Mayotte et aller représenter Mayotte à l' échelle nationale n' est pas seulement se balader en maillot de bain comme on peut
l' entendre souvent, représenter tout Mayotte, représenter tout un département, c'est se mettre au même niveau que les autres départements et
c'est important aussi de souligner ce point là parce que les gens pensent que le concours Miss consiste seulement à montrer des jolies filles , non, c'est montrer que Mayotte peut aussi se mettre au niveau des autres départements, c'est que nous sommes là, nous aussi les mahoraises et nous pouvons représenter la France.
Un joli corps mais aussi une tête bien faite.
Je pense que les préjugés sont en train de tomber d' autant plus qu'il n’y a rien de vulgaire dans ce concours, les filles restent quand même habillées correctement. Le concours Miss France a été conçue comme cela, avec le défilé en maillot de bain, on a besoin aussi de voir l’ensemble du corps mais il n’y a pas que le physique qui est jugé, on est jugé aussi sur la culture générale, le comportement, sur notre personnalité, sur nos motivations pour représenter le département ou la France.
Il n’y a pas que le physique, nous avons aussi des têtes bien faites. Nous avons toutes nos projets personnels, nous faisons des études, certaines sont déjà dans les milieux professionnels. En ce qui me concerne, je suis à la Fac, je prépare une licence. Il faut savoir qu’il -y a des miss qui concourent à Miss France et qui font des grandes études, donc les préjugés sur les miss ne sont pas forcément fondées, il y a des miss qui sont très intelligentes et qui font des grandes études.
PROPOS RECUEILLIS PAR EMMANUEL TUSEVO DIASAMVU.