La semaine dernière, Ambroise Fayolle, vice-président de la Banque Européenne d’Investissement, était à La Réunion pour signer deux prêts avec le groupe TELCO et la Région Réunion.
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Il a annoncé fièrement que cette puissante banque d’investissement a prêté à La Réunion au total 1.3 milliard d’euros, une bonne partie de cette somme investie sur la Route des Tamarins et la Nouvelle Route du Littoral.
Je me suis souvenu alors d’un beau matin du 30 novembre 2007 à Saint-Denis de La Réunion, où j’ai eu la chance de prendre le petit déjeuner avec Maurice Sissoko, alors directeur des prêts et de l’habitat à la CDC, 2 heures avant la signature avec le président Vergès d’un prêt de 500 M€ pour la Région Réunion. Je lui posai la question : « Si la Caisse des Dépôts peut prêter 500 millions d’euros à La Réunion, elle peut prêter au moins 100 millions d’euros à Mayotte ? ». Maurice Sissoko me répondit : « La vocation de la CDC est aussi de financer les grands projets structurants. Mais il faut que les demandeurs de ces prêts soient crédibles et les collectivités de Mayotte ne le sont pas. Si la SIM se redresse, elle sera notre porte d’entrée à Mayotte, en attendant que la collectivité départementale, puis les communes, présentent les garanties nécessaires pour des prêts s’élevant à plusieurs centaines de millions d’euros. »
Cette conversation date de près de 10 ans maintenant. Entretemps, la CDC, l’AFD et la BEI ont multiplié chacune leurs prêts à La Réunion à des centaines de millions d’euros, les Fonds Européens se sont déversés à La Réunion au-delà du milliard, et Mayotte patine… patine. Puis recule, engluée dans un sous-développement chronique.
Avant la départementalisation, nous disions que notre sous-développement est dû à un manque de fonds. Nous sommes département depuis plus de 6 ans, et nous sommes région ultrapériphérique de l’Europe depuis 2014. Sur le papier, nous bénéficions de plusieurs centaines de millions d’euros au titre du contrat de plan Etat-Région, des fonds européens, du nouveau programme de renouvellement urbain, etc., et nous pourrions, comme La Réunion, emprunter à la Caisse des Dépôts, à l’Agence Française de Développement et à la Banque Européenne d’Investissement. Et dans les tiroirs du département, s’entassent des plans, des diagnostics et des schémas, couverts de poussière comme le sont nos infrastructures moyenâgeuses.
Qu’est-ce qui manque alors ? Ce qui manque le plus, c’est LE FOND, c’est-à-dire d’abord la vision, l’ambition et le leadership, ensuite le travail et la détermination pour avancer sur la voie du développement, sur la voie de l’excellence. Et, pour paraphraser Jean de La Fontaine dans sa fable intitulée Le laboureur et ses enfants, je dirais : « Travaillons, ce sont LES FONDS qui manquent le moins ».
Je me suis souvenu alors d’un beau matin du 30 novembre 2007 à Saint-Denis de La Réunion, où j’ai eu la chance de prendre le petit déjeuner avec Maurice Sissoko, alors directeur des prêts et de l’habitat à la CDC, 2 heures avant la signature avec le président Vergès d’un prêt de 500 M€ pour la Région Réunion. Je lui posai la question : « Si la Caisse des Dépôts peut prêter 500 millions d’euros à La Réunion, elle peut prêter au moins 100 millions d’euros à Mayotte ? ». Maurice Sissoko me répondit : « La vocation de la CDC est aussi de financer les grands projets structurants. Mais il faut que les demandeurs de ces prêts soient crédibles et les collectivités de Mayotte ne le sont pas. Si la SIM se redresse, elle sera notre porte d’entrée à Mayotte, en attendant que la collectivité départementale, puis les communes, présentent les garanties nécessaires pour des prêts s’élevant à plusieurs centaines de millions d’euros. »
Cette conversation date de près de 10 ans maintenant. Entretemps, la CDC, l’AFD et la BEI ont multiplié chacune leurs prêts à La Réunion à des centaines de millions d’euros, les Fonds Européens se sont déversés à La Réunion au-delà du milliard, et Mayotte patine… patine. Puis recule, engluée dans un sous-développement chronique.
Avant la départementalisation, nous disions que notre sous-développement est dû à un manque de fonds. Nous sommes département depuis plus de 6 ans, et nous sommes région ultrapériphérique de l’Europe depuis 2014. Sur le papier, nous bénéficions de plusieurs centaines de millions d’euros au titre du contrat de plan Etat-Région, des fonds européens, du nouveau programme de renouvellement urbain, etc., et nous pourrions, comme La Réunion, emprunter à la Caisse des Dépôts, à l’Agence Française de Développement et à la Banque Européenne d’Investissement. Et dans les tiroirs du département, s’entassent des plans, des diagnostics et des schémas, couverts de poussière comme le sont nos infrastructures moyenâgeuses.
Qu’est-ce qui manque alors ? Ce qui manque le plus, c’est LE FOND, c’est-à-dire d’abord la vision, l’ambition et le leadership, ensuite le travail et la détermination pour avancer sur la voie du développement, sur la voie de l’excellence. Et, pour paraphraser Jean de La Fontaine dans sa fable intitulée Le laboureur et ses enfants, je dirais : « Travaillons, ce sont LES FONDS qui manquent le moins ».