Célébration de la journée Maore à Moroni : Une très faible mobilisation

Ce 12 novembre, est célébrée la journée Maore. Une marche a été organisée par l’association Ngo’Shawo mais elle a été très faiblement suivie. Une cérémonie officielle a par ailleurs eu lieu mais seul un officiel a fait le déplacement. 
L’association Ngo’Shawo a organisé une marche blanche ce 12 novembre, journée fériée, appelée Journée Maore, à Moroni. La tenue de rigueur était le blanc, pour rendre hommage aux milliers de personnes mortes noyées dans le bras de mer entre Anjouan et Mayotte en tendant de rallier cette dernière à bord de kwassa.  

La présidente de  Ngo’Shawo, Djabhana Said Ibrahim explique  cette mobilisation par le fait que : 

de nombreux décès  ont lieu entre Anjouan et Mayotte, cette marche est aussi une manière de leur rendre hommage. 

A ce propos, un panneau trônant au centre de la capitale, faisant état des milliers de morts en mer,  avait été préalablement recouvert d’un linceul. Celui-ci a été très solennellement enlevé. Et les participants ont lu la sourate Yassin afin d’implorer la miséricorde divine sur les âmes des disparus. 

Au cours de cette marche, la présidente a regretté que

l’Etat comorien ait accepté qu’un comorien se trouvant à Mayotte soit considéré comme un clandestin. 

Une très faible mobilisation


La question mahoraise et  donc « son retour dans le giron comorien » est une priorité nationale et une disposition constitutionnelle. Pourtant, la marche n’a pas  fait l’objet d’une très grande participation des comoriens. Les officiels et les opposants au régime étaient aux abonnés aux absents.  Naila Thabit, membre de la société civile estime que

s’il n’y a eu pas grand-monde, c’est parce que cette question est politisée à outrance. Ce n’est pas une question politique,  nous ne sommes pas  là pour en faire, nous sommes là pour revendiquer nos droits car nous partageons avec les Mahorais, la  même culture, la même religion, le même sang et le même espace géographique. 


Une cérémonie officielle a eu lieu un peu plus tôt dans la journée dans la salle de spectacle de l’Assemblée de l’Union à Moroni pour une centaine de participants.  Ici, seul le directeur de cabinet en charge de la défense, Youssoufa Mohamed Ali a fait le déplacement. Il n’a pas tenu de discours.  La présidente de Ngo’Shawo a, dans son allocution mis en garde

contre l’abandon de Mayotte en échange de  150 millions d’euros découlant de l’Accord -Cadre signé entre l’Etat comorien et français en juillet dernier. 


Elle n’a pas manqué de fustiger

la faible mobilisation qui croit d’année en année, l’Etat doit prendre ses responsabilités parce que c’est ridicule que  sur cette question qui est une priorité nationale, nous soyons 10 à réclamer le retour de Mayotte. 

Dans le même élan, le président du Comité Maore  Faouzi Ahmada, dont le retour de Mayotte dans le giron est le fer de lance de l’organisation, a insisté «  sur la vigilance qui doit être celle du gouvernement comorien lors de la signatures d’accords impliquant l’Etat français car ils sont souvent au bénéfice de ce dernier ».  Il a aussi recommandé la mise en place

d’un secrétariat général chargé de la question mahoraise. 


A noter que le 12 novembre 1975 représente pour l’Etat comorien le jour de son adhésion à l’Organisation des Nations Unies.