Comment Jumeaux a construit ses victoires en Bretagne

En une semaine, Jumeaux a réussi un exploit retentissant pour le football mahorais. Les violets se sont imposés en coupe de France, à deux reprises, face à des équipes de l'hexagone. Une première en vingt années de participation. Une première qui s'est construite pendant les causeries d'avant-match.

 

Samedi 13 novembre, il est 11h10. On est à un peu plus de 3h du coup d'envoi du 7e tour face à Plédran. Djamal et Belhadje accueillent leurs joueurs en salle de réunion dans l'hôtel où ils séjournent depuis leur arrivée, deux jours plus tôt, en Bretagne. Le coach de M'Zouazia va aller à l'essentiel auprès de ses joueurs après leur avoir dévoilé le onze qui débutera la rencontre.

On va les chercher tout de suite, je veux savoir qui sont ces mecs là. Pendant les quinze premières minutes, on joue chez eux

 

La prise de parole de Djamal va prendre forme dès le coup d'envoi du match quelques heures plus tard. Ibrahima Sylla, l'attaquant de Plédran, confirmera à la fin du match, qu'il a été surpris par l'intensité déployée par ses adversaires dès les premières secondes du match. Pendant la causerie, les prises de paroles sont calmes et précises. Après Djamal, c'est son adjoint qui prend la parole avant que Ben Dina, Magnele et Antoissi encouragent les leurs avant de quitter la salle et rejoindre le bus pour partir au stade de Saint-Brieuc.

 

Belhadje va s'attarder sur les coups de pieds arrêtés offensifs et notamment les corners. Ben Dina et Adifane sont désignés pour tirer ceux venant de la gauche. Ymad est en charge des corners venant de la droite.

Belhadje leur demande, pour celui qui ne le frappe pas,  de se positionner aux abords du premier poteau pour venir couper de la tête. Le quatrième corner des violets à la 28e minute de jeu en est la reproduction parfaite.

Adifane frappe le corner et trouve la tête d'Ymad qui catapulte le ballon au fond des filets pour ouvrir le score. Là encore, la prise de parole à la causerie porte ses fruits. Pour la terminer, Belhadje demandera à ses hommes de "jouer comme à la maison (sur le terrain de Kani Kéli, celui de Jumeaux étant indisponible faute d'éclairages notamment), de ne pas être timides comme chaque année, car cette année on a nos chances.

 

Message reçu 5 sur 5 par les violets qui s'imposent 5 buts à 1 en proposant une partition que Mayotte a l'habitude de voir depuis le début de la saison. La causerie se terminera par un chidjabou qui se conclura d'un "Victoire Yatrou Inch'Allah

qui donnera le ton d'un septième tour qui restera dans l'histoire du football mahorais.

 

Une semaine plus tard, rebelote, le staff et les joueurs se donnent rendez-vous à la même heure "On ne change pas une équipe qui gagne" lance Djidji alors que Djamal reconduit le même onze de départ, victorieux de Plédran.

Les consignes du technicien sont identiques, elles aussi, à celle de la semaine dernière. Une récupération de balle le plus haut possible, de la patience et du rythme. Djamal insiste sur le mot Ensemble qui reviendra à plusieurs reprises dans sa prise de parole. "On veut être fier de nous, que Mayotte soit fier de nous, on va le faire." surtout que "Dieu était là pour nous cette semaine" après qu'une bonne partie de l'équipe ai été victime d'un coup de froid dans la semaine.

"On est guéri, on va le faire." Le coup de froid aura cloué du monde en lit au cœur de la semaine de préparation. Il peut également expliquer la baisse de régime des violets, samedi, face à Plancoët. Belhadje, lui, insistera cette fois sur le mental, demandant à ses hommes d'oublier la performance de la semaine passée.

" Il y a d'autres efforts à faire aujourd'hui, si vous ne mettez pas d'engagements,  ça ne marchera pas, il est hors de question de rentrer à la maison avec une défaite." Plusieurs joueurs prendront également la parole avant le chidjabou habituel.

Ymad demandant à tout le monde d'effectuer les efforts défensifs comme face à Plédran alors que Djidji implore ses partenaires de ne pas perdre le ballon aussi facilement que la semaine dernière. Surement que le milieu récupérateur s'attendait à une toute autre opposition face à Plancoët.

Il a été servi, notamment en deuxième période où les bretons ont poussé fort. Décision est prise par le staff de ne pas faire de changements. (hormis pour blessure, celle d'Antoissi remplacé par Fouad) Pour arrêter les vagues bretonnes, alors que Letonturier a réduit l'écart à la 51e minute, Djamal et Belhadje décident de replacer Rose, ailier au coup d'envoi, au cœur du milieu de terrain aux côtés de Djidji et de Babana.

Changement tactique salvateur qui permet à Jumeaux de tenir le coup. Les violets trembleront une fois, quand la reprise de la tête de Théo Pilard, esseulé dans la surface, fracasse la transversale de Makara à quelques minutes du coup de sifflet final. Plancoët vient de laisser passer sa chance d'égaliser.

Jumeaux va gérer, en patron, la fin de match. Babana trouvant lui aussi la barre adverse avant que ses frères, Ben Dina à la passe et Fouad à la conclusion, valident définitivement la qualification des violets pour les 32e de finale de la coupe de France.