Jean-Marc Heintz, ancien directeur de l’aviation civile des Comores a été désigné pour mener cette enquête qui ne sera pas facile. Il faut savoir que cet appareil, un monomoteur Cessna Caravan 508, ne dispose pas de boites noires.
Elles ne sont obligatoires que sur les plus gros avions de ligne, une qui enregistre les conversations des pilotes, l’autre qui conserve tous les paramètres de vol. Les boites noires jouent un rôle essentiel pour expliquer les accidents. L’enquête sera compliquée en l’absence d’enregistreur de vol et de témoins visuel.
Certaines personnes disent avoir entendu un bruit, mais personne n’a vu l’avion tomber en mer. Il faisait très mauvais, avec du vent, de la pluie et une visibilité nulle. Le mauvais temps n’est pas une explication suffisante. L’examen de l’épave, une fois qu’elle sera retrouvée, pourra apporter quelques indices comme l’état du moteur, des instruments de navigation, la position des gouvernes. Une expertise sera nécessaire. En général le constructeur participe à l’enquête.
En l’occurrence, le Cessna est un avion américain très répandu dans le monde. Il est réputé fiable. Dans ces enquêtes on scrute aussi l’expérience des pilotes et leur emploi du temps dans les heures qui ont précédé. Rien ne doit être laissé au hasard. Mais on n’est jamais sûr de trouver l’explication.
Cette tragédie est intervenue en plein milieu de la visite d’Etat du président sénégalais aux Comores
Le président Maki Sall a présenté ses condoléances au peuple comorien au début de son discours hier dimanche devant les députés à l’assemblée nationale : « nous partageons votre douleur, et nous prions pour le repos de l’âme des victimes ».
Il est vrai que cet accident a endeuillé cette visite du président sénégalais qui était un moment très attendu aux Comores. Maki Sall est venu avec la double casquette de Chef d’Etat du Sénégal, et président en exercice de l’Union Africaine. Il s’est placé sur les pas de son illustre prédécesseur Léopold Cedar Senghor qui était venu aux Comores juste après l’indépendance, en 1976.
Il a beaucoup insisté sur la formation, « la première condition du développement » dit-il. Il a annoncé un doublement du nombre des bourses accordées aux étudiants comoriens au Sénégal, elles passent de 50 à 100. Il a aussi annoncé que le Sénégal aiderait les Comores à créer une faculté de médecine.