Il aura fallu attendre une semaine après que les présidents Macron et Azali se soient vus en tête à tête à l’Elysée mardi dernier, et les ministres des deux pays le lendemain. Les déclarations étaient restées vagues.
Hier mardi le porte-parole du gouvernement et le ministre de l’intérieur comoriens ont tenu une conférence de presse à Moroni pour annoncer que les reconduites à la frontière seraient acceptées à condition qu’elles soient « volontaires ».
Les autorités de Moroni ne précisent pas quelle sera la procédure pour distinguer un retour volontaire d’une expulsion contrainte et forcée. Il y a cinq ans, lors d’une crise similaire, les expulsés de Mayotte se voyaient remettre un papier comme quoi ils rentraient volontairement au pays, et cela était passé comme une lettre à la poste. Est-ce que ce sera le cas cette année? On le saura ce mercredi 17 mai avec un premier départ du navire Maria Galanta.
L’opération Wuambushu dans son volet d’expulsion des Comoriens en situation irrégulière va commencer avec trois semaines de retard sur le calendrier prévu. Le gouvernement comorien a cédé face aux menaces françaises de lui couper les vivres. Cette reculade passe mal dans l’opinion publique aux Comores, qui n’a jamais été autant mobilisée contre l’interdiction de séjour dans l’île de Mayotte.