Inspiré par les scènes vues dans les manifestations anti-françaises en Centrafrique, au Mali et au Burkina Faso, un jeune homme a fait irruption dans un rassemblement de notables, hommes politiques de tous bords et associations comoriennes. Il était vêtu d’un boubou aux couleurs de la Russie, et brandissait un drapeau russe.
Ce genre de scène est fréquent en Afrique francophone, où l’on se rallie au drapeau russe pour rejeter la France, mais c’est la première fois de manière aussi ostensible aux Comores. On avait certes aperçu quelques drapeaux russes à Anjouan pour dénoncer la « complicité du président Azali avec la France », mais c’était resté discret.
Quelques amis du manifestant pro-russe l’entouraient aux cris de « Au secours Poutine ! Azali dehors ! ». Les forces de l’ordre ont embarqué le contestataire alors qu’il s’était réfugié dans la voiture d’un avocat. Mis à part cet incident, le rassemblement s’est tenu dans l’ordre.
De nombreux orateurs ont pris la parole pour dénoncer l’opération française « Wuambushu » d’expulsion en grand nombre des ressortissants comoriens sans titre de séjour à Mayotte et de destruction des bidonvilles.
A Moroni, il n’y a pas eu de marche dans la rue, mais un rassemblement. Les organisateurs promettent d’autres actions anti- wuambushu, et appellent à la solidarité africaine contre la politique française à Mayotte.