Au tribunal de Moroni ce jeudi, quatre hommes sont sur le banc des accusés. Le ministère public leur reproche de s’être livré à un trafic de migrants, qui voulaient se rendre à Mayotte. Le 22 août, une quarantaine de personnes de nationalité congolaise et burundaise accostent à la plage de Pvanamboini, à une dizaine de kilomètres de Moroni. Ils sont logés et nourris dans une villa au bord de la plage.
Premier procès contre des passeurs de migrants africains
À l’audience, seul un homme sur les 4 prévenus reconnaît avoir été en contact avec « le boss », un Burundais selon lui. Il admet avoir accueilli chez lui à Anjouan, 13 migrants. Au préalable, il a refusé les femmes et les enfants. Cet accusé n’avait pas d’avocat. En matière correctionnelle, les avocats ne sont pas commis d’office aux Comores.
De ce procès, le premier en lien avec des continentaux, le ministère public compte faire un exemple. Les peines requises sont lourdes 3 ans de prison ferme et 40 000 euros d’amende pour chacun des prévenus. Pour le parquet, impossible que les mis en cause aient agi en toute bonne foi.
L’affaire est mise en délibéré pour le 10 octobre prochain
24 migrants dont au moins 4 enfants se trouvent toujours dans la villa de Pvanamboini, mais cette fois sous bonne garde. Les autorités cherchent à les faire retourner chez eux. En revanche, le parquet de Moroni assure n’avoir aucune information des 13 hommes qui s’étaient rendus à Anjouan.
La loi sur le trafic illicite des migrants adoptée en juin a été promulguée en juillet dernier. Une mesure, saluée par les Etats Unis d’Amérique. Alors que de plus en plus de migrants transitent vers les Comores, Moroni veut rassurer ses partenaires occidentaux, auprès desquels il s'est engagé à lutter contre les trafics humains et l'immigration clandestine vers Mayotte.