Le collège de Kwalé n'a toujours pas fait sa rentrée scolaire, des migrants sont toujours hébergés dans le gymnase ce jeudi 30 janvier. Ils ont été rassemblés sur place le 20 janvier après l'évacuation d'autres établissements scolaires, qui leur servait de centre d'hébergement d'urgence depuis le passage du cyclone Chido. Les autorités ont commencé à les mettre à l'abri auprès d'associations au compte-goutte, de manière insuffisante selon les parents d'élèves mobilisés contre leur présence.
Ils seraient encore 300 sur place, selon les dires des migrants. Il s'agit de Somaliens pour la plupart, réfugiés ou demandeurs d'asile. "La vie ici est difficile, nous n'avons pas d'eau, pas de médicaments, rien à manger. On n'est pas du tout en sécurité", détaille Fidowso, un exilé. La plupart sont arrivés en bateau et espèrent rejoindre l'Hexagone. "Nous en appelons au gouvernement, nous souhaitons une vie meilleure et un avenir", plaide Said.
Devant le collège, des parents d'élèves sont rassemblés depuis deux semaines pour manifester leur mécontentement. "On veut que ces personnes soient hébergées ailleurs pour que nos enfants retournent à l'école comme tous les autres", explique Mouna. "À chaque fois le préfet et le sous-préfet nous écoutent, ils nous donnent une date pour leur évacuation et à chaque fois ils reportent." Comme pour le collège de Chiconi et le lycée du nord, fermés à cause des dégâts causés par Chido, le collège de Kwalé devrait rouvrir le lundi 3 février. "Ils ont jusqu'à demain pour les évacuer, dernier délai", met en garde cette mère. En face, la banderole "nous voulons notre collège" et le portrait de Zéna M'déré, figure des Chatouilleuses, flottent dans le vent.