Le correspondant de RFI à Moroni raconte ce moment de malaise sur le site de la radio. Lundi dernier, le président Azali venait de présenter ses vœux à la presse quand la vice-présidente du syndicat des journalistes, Andjouza Abouheir, a pris le micro pour dénoncer les agissements d’un cadre de l’ORTC, l’office de radiotélévision des Comores, accusé de harcèlement sexuel et de chantage à l’emploi.
Une information faisant état d'attouchements par au moins un homme, un supérieur, sur des jeunes femmes, nous a été remontée. Nous savons aussi que ce même homme promet des promotions à ces jeunes femmes si elles se laissent faire. Nous dénonçons vigoureusement ces pratiques indignes et faisons savoir à ces auteurs qu'ils entendront parler de nous et que nous nous plaçons d'ores et déjà aux côtés des victimes.
Andjouza Abouheir, vice-présidente du syndicat des journalistes
Visiblement mécontent d’être ainsi interpellé par surprise, le président Azali n’a pas caché son agacement : « c’est ici que vous venez le dire…Il y a différentes étapes à suivre avant que cela parvienne au chef de l’Etat » a rétorqué le président, « ça ne se fait pas dans des lieux comme là où nous sommes ».
Quant aux victimes de ces agissements, elles ont encore peur de s’exprimer publiquement.