Condamné à Madagascar, l’ancien premier ministre fui à Mayotte

Le GENERAL JEAN RAVELONARIVO , ANCIEN PREMIER MINISTRE MALGACHE.
Alors qu’il n’a pas assisté à son procès pour détournement de plusieurs millions d’euros, l’ancien premier ministre malgache Jean Ravelonarivo a fui son pays en passant par Mayotte.

Ce n’est pas la première fois que d’anciens hommes politiques de la région, tentent une évasion via Mayotte, toujours avec succès. Arrivé à Mayotte, samedi 16 octobre 2021 par Kwassa (petite embarcation motorisée) de l’île de  Nosy-Be (à 340 km), l’ancien premier ministre malgache était depuis logé à l’hôtel le Maharaja à Mamoudzou, il s’est fait discret pour ne pas éveiller de soupçons.

Jean Ravelonarivo, 62 ans, était le premier ministre de Madagascar de 2015 à 2016. Jugé le 27 septembre dernier par contumace dans une affaire de détournements de deniers publics de la CNAPS (la Caisse nationale de retraite de Madagascar) entre 2010 et 2018, Il a été condamné à cinq ans de prison ferme ;  6 personnes en tout étaient impliquées dans cette vaste affaire de détournement de plusieurs millions d’euros, elles devront aussi verser 6 milliards d’Ariary (environ 1,3 millions d’euros) de dommages et intérêts à la CNAPS, partie civile dans cette affaire. 

Selon nos informations, le fugitif était en possession d’un visa de séjour de 3 ans, document établi à Madagascar par les autorités françaises. Il a pris l’avion vendredi soir, le 22 octobre en direction de Paris. Il pourrait ensuite s'exiler en Suisse.

Le voyage semble avoir été minutieusement préparé; ni les autorités malgaches, ni la préfecture de Mayotte ne disent avoir été au courant de l’affaire. Entré à Mayotte illégalement samedi 16 par la mer, Jean Ravelonarivo a donc quitté l'île vendredi 22 par les airs sans éveiller les soupçons des autorités. Il était sans doute vacciné ou il a présenté un test PCR négatif à l’aéroport.  

Mayotte, la petite île française du nord du canal du Mozambique, prisée par les migrants économiques et politiques, est aussi connue dans la région comme étant une porte de sortie vers l’Europe ; elle est utilisée par des personnalités en quête de rédemption.   

Le 19 juin 2002, l’ancien ministre de l’Intérieur malgache Augustin Ampy Portos est entré illégalement à Mayotte en embarquant sur un voilier à Nosy-be sous la menace d’une arme avec cinq gardes du corps. Condamné, il a bénéficié d’une remise de peine et a été libéré le 18 novembre mais sa mesure d’expulsion vers Madagascar, avait été suspendue par le tribunal administratif. En mars 2008, l’évasion du colonel Bacar d’Anjouan à Mayotte  avait mis la communauté anjouanaise de Mayotte sous tension.

En décembre 2017, Houcine Arfa, ressortissant français, ancien conseiller du président  Hery Rajaonarimampianina ou formateur de la garde présidentielle, emprisonné depuis juin 2017 pour détention illégale d’armes à feu et de munitions, tentative de kidnapping, association de malfaiteurs et usurpation de fonction, selon l’avis de recherche publié par la police malgache a pu quitter la grande ile via Mayotte, pour regagner la France.