Quatre membres du collectif des citoyens de Poroani ont été placés en garde à vue ce mardi 12 mars, selon une représentante du collectif. C'est suite à l'ouverture de deux conteneurs d'eau il y a une semaine, le 5 mars. "Des actes délictueux" et "une attitude irresponsable" dénoncés dans un communiqué par la préfecture, qui avait annoncé l'ouverture d'une enquête pour vol aggravé.
"Nous n'avons pas vandalisé les conteneurs", se défend la membre du collectif. "La mairie avait annoncé une distribution d'eau, il y avait toute la population de Poroani et de Miréréni. Comme les agents ne venaient pas, nous avons décidé de reprendre ce qui nous est dû et de distribuer l'eau à la population." Elle justifie ce geste en expliquant avoir observé ces dernières semaines des agents des services techniques de la mairie "vider des conteneurs sans qu'on sache où va l'eau."
"Des faits matérialisés et constatés"
"Ce sont des accusations graves, si elles sont fondées, il faut les porter à la connaissance de la gendarmerie et de la municipalité avec des preuves", répond le maire de la commune de Chirongui, Bihaki Daouda. Selon lui, aucune distribution d'eau n'était prévue ce jour-là : "comme les distributions devaient s'arrêter le 29 février, nous étions en discussion avec la préfecture pour savoir comment nous pouvions les poursuivre, car il fallait alors des stocks pour tous les villages."
L'édile confirme avoir déposé une main courante. "Ces conteneurs ont été confiés à la mairie. Il avait été entendu, en lien avec la préfecture, qu'on dépose une main courante sinon nous pouvions être considérés comme complice", précise Bihaki Daouda, qui ajoute "condamner ce genre de faits, qui sont matérialisés et constatés." Des gendarmes et des agents de la police municipale étaient présents au moment des faits.
"Ça ne se fait pas"
Une procédure dénoncée par les membres du collectif, qui annoncent qu'ils vont faire fermer la mairie pour demander le retrait de cette plainte. "Ça ne se fait pas, nous ne l'avons pas fait en cachette, les forces de l'ordre étaient là. On attendait que les autorités viennent expliquer la situation", poursuit la représentante. Le maire de son côté se dit ouvert à la discussion et juge "envisageable" le retrait de cette plainte, tout en rappelant qu'il "n'ordonne ni la gendarmerie, ni la justice."