Il faut battre le fer pendant qu’il est encore chaud. Les élus du département sont bien décidés à suivre cet adage pour accélérer l’intégration de Mayotte au sein de la COI, la Commission de l’Océan Indien. En effet, le 26 juillet dernier, le Président de la République avait lui-même exprimé son souhait d’associer Mayotte aux activités de la COI lors de son entretien avec le Président malgache RAJOELINA à Paris. Une prise de position inédite que les élus souhaitent voir concrétisée. À travers cette motion, le département veut saisir l’Etat français et l’Union Européenne pour demander que la France, déjà représentée par La Réunion, le soit également par Mayotte au sein de la COI.
Mayotte exclue de la scène régionale depuis 42 ans
Depuis 1982, la COI, organisation intergouvernementale unique en son genre, regroupe les îles du sud-ouest de l’océan indien à travers ses cinq États membres : La France (représentée par La Réunion), Madagascar, Maurice, les Seychelles et l’Union des Comores. Cependant, malgré une volonté politique maintes fois réaffirmée, Mayotte n’a toujours pas réussi à obtenir une place au sein de cette organisation régionale. Depuis 2020, le lobbying en ce sens s’est pourtant intensifié. Avec l’aide des élus locaux, un argumentaire sur la souveraineté française sur Mayotte a même été élaboré et diffusé aux ambassades voisines, en vain.
Renforcement de la Coopération Régionale et plus de financements
Jusqu’alors, le combat pour l’intégration de l’île au parfum à la COI se jouait surtout sur la scène sportive. On se rappelle notamment des humiliations successives des sportifs mahorais privés de drapeau lors des jeux des îles. Mais avec le renforcement de cette instance sur la scène internationale, et les nouvelles problématiques régionales, (exploitation pétrolière, immigration clandestine…) les enjeux deviennent cruciaux. Pour les élus du département, rejoindre la Commission de l'Océan Indien (COI) permettrait à Mayotte d’accéder à des échanges économiques, culturels et sociaux mais aussi d’accéder à une manne financière de près de 200 millions d’euros pour des projets de développement, de sécurité maritime ou de santé publique. Des Financements majoritairement Européens (90 % de cet argent vient de l’Europe et l’AFD), auxquels la région ultra-périphérique de Mayotte ne peut accéder.
La Chine, un soutien de taille pour les Comoriens
Mais la route pour la reconnaissance régionale de l’île reste semée d’embûches. Les Comores, farouchement opposées à cette idée bénéficient aussi d’alliés de taille. La semaine passée, la Chine a ouvertement affiché son soutien aux Comores lors du forum de la coopération sino-africaine. La seconde puissance mondiale s’est même engagée à appuyer leurs revendications territoriales. La Chine qui vient aussi de promettre près de 25 millions d’aides à Madagascar. Une concurrence sérieuse pour la France qui tente de maintenir son influence dans la zone.