Coupeurs de route, entre impuissance et impunité

Les coupeurs de routes sont de retour et le sentiment d'impuissance s'est installé dans la population qui ne croit plus ni à la volonté ni au pouvoir des autorités à proteger les témoins. Il est 23 heures ce samedi et ils viennent de faire des nouvelles victimes sur la route de Vahibé
C’est un sentiment d’incompréhension qui prévaut en ce moment dans ce quartier malfamé de la commune de Mamoudzou. Depuis des mois, une bande de malfrats sème la terreur sur les routes de Mayotte. Les fameux coupeurs de routes. Des hommes et des femmes sont tombés dans des embuscades  tendus sur les routes du sud du département. Les autorités et la population se sont mobilisés ; prières collectives et renforcemenst de patrouilles ont été organisés. Après quelques semaines de répit, les brigands ont repris leur sale besogne. Ce samedi, après-midi, la brigade anti-criminalité et la PAF ont fait une opération à Tanafou, deux hommes ont été interpellés et un scooter volé, retrouvé. Un homme s'est présenté au commissariat pour témoigner sur l'appartenance au groupe des coupeurs de route de l'un des interpellés mais sa déposition n'a sans doute pas pesé lourd pour l'officier de police en service. L'homme reconnu comme membre actif du groupe qui sème la terreur de Passamainty à Tsoundzou est reparti libre dans son banga ou rejoindre ses complices sous le grand manguier de Tanafou. Le témoin l'a identifié comme un des auteurs de violences sur les mécaniciens qui ont aussi perdu leur véhicule entièrement brûlé. Aujourd'hui, les victimes ne savent plus à quel saint se vouer puisque la bande de Didier continue de semer la terreur en toute impunité. Beaucoup se demandent qui sont ces terroristes? Ils sont une vingtaine. Ils sont en situation irrégulière sur l'île et ils ont réussi à instaurer un climat de terreur.
Il s’agit d’informations recueillies par des journalistes auprès de voisins qui ont peur de parler à visage découverts. Des témoignages qui ne valent pas au travail des professionnels officiels des services de police judiciaire, mais qui peuvent être considérées comme de simples faisceaux. Toujours est-il que ce sentiment d’impunité pour ces criminels serait admis. Et les témoins se sentiraient, plus que jamais  abandonnés par la justice.
Des témoins qui jouiraient du statut de témoins protégés sous d’autres cieux, mais qui ont l’impression de prendre des risques inutiles à Mayotte.
Ce n’est pas première fois que des témoignages pareils sont ramenés à des journalistes, de la part d’hommes et de femmes témoins ou victimes. Des agents de police et des gendarmes ont eux aussi fait part de leurs désarrois devant ce qu’ils considèrent comme un sentiment d’impunité pour les malfaiteurs.
Les conséquences d’un tel phénomène s’exprimeront lors des élections à venir et il ne faudra pas venir se demander pourquoi les programmes des partis de l’extrême droite font des scores plus qu’honorables à Mayotte.