Avec la découverte du premier corps près d’une semaine après le crash survenu au large de Djoiezi à Mohéli, le chef de l’Etat Azali Assoumani a décrété un deuil national de 3 jours à compter de ce 4 mars. De son côté le Grand Cadi de Moroni, Mohamed Said Athoumane autorise les familles des victimes à entamer le processus de deuil. Pour lui, « il n’y a plus de chance de retrouver des survivants ».
Comment identifier les corps ?
Le corps qui a été repêché ce 3 mars sur le littoral de Djoiezi n’a pas été identifié. Tout au plus sait-on qu’il est de sexe masculin « probablement un adulte ». Mais c’est tout. Sans moyens scientifiques, l’on ne connaitra pas avec exactitude l’identité de celui qui a été retrouvé par des pêcheurs de poulpes jeudi dernier.
La compagnie AB Aviation qui exploitait l’aéronef qui a fait le crash le 26 février, a dans un communiqué publié hier dans la soirée, fait savoir qu’elle ne pouvait « confirmer avec exactitude que le corps retrouvé fait partie ou non des 14 personnes à bord du vol ».
Les pouvoirs publics auraient sollicité l’assistance du Bureau d’Enquêtes et Analyses français, non seulement pour localiser le fuselage et déterminer les causes de l’accident mais aussi pour procéder à l’identification des 14 occupants du vol Y61103. Il n’est pas encore certain que cette dernière requête soit acceptée.
« La solution serait de tous les enterrer dans une fosse commune », croit savoir une source autorisée. Les corps seront probablement enterrés au fur et à mesure qu’ils seront découverts « sur un même site », a-t-elle ajouté.
Une conservation des corps difficile, sans morgue
Il se pose également la question de la conservation. Hier, le directeur général de la Sécurité Civile, Colonel Ahmed Tachfine avait déclaré le transfert de la dépouille à Moroni via le petit port de Chindini au Sud de la Grande-Comore, pour des raisons logistiques.
Sauf que les conditions météorologiques n’ont pas permis au bateau transportant le corps d’y accoster. Il a dû faire demi-tour et revenir à Mohéli où se trouve désormais la dépouille.
En réalité, les conditions de conservation sont rudimentaires voire inexistantes que ce soit à Fomboni ou dans la capitale fédérale. L’hôpital de référence situé à Moroni ne dispose pas de morgue, « mais d’un congélateur capable d’accueillir 3 corps », selon la Gazette des Comores.
L’identification et la conservation des corps de ce crash demeurent pour l’instant le nœud gordien des autorités, qui semblent naviguer à vue.