Décès suspect d’un Français aux Comores : Un médecin légiste et un expert en automobile attendus à Moroni

Ce 30 juillet 2023, comme tous les dimanches, Christian Mayet, citoyen français réputé riche se rend au « Coelacanthe », un hôtel situé sur la corniche à Moroni, dans lequel il a ses habitudes. L’octogénaire né en 1941 saute dans la piscine et fait ses longueurs habituelles. Il nage tous les jours sauf le lundi.

Dans son véhicule de marque « Duster », le Français se rend après, quelques kilomètres plus loin à Itsandra au « Habana », un restaurant situé en bord de mer. Il y mange, boit une bière et comme dessert, prend un tiramisu. Il ne fait pas encore nuit quand il quitte les lieux. Sa voiture apparaît sur les caméras de vidéosurveillance de l’armée à 17h42. Elle se dirige alors vers Moroni.

Christian Mayet se rend dans une de ses résidences, située dans les hauteurs de la capitale. Il ressort peu après et file vers le nord. À partir de ce moment, les enquêteurs perdent sa trace.

Le lendemain à l’aube, un passant alerte la gendarmerie et les pompiers. Une Duster gît au fond d’un ravin.

L’accident a lieu à Hantsambou, (où Christian Mayet détient une propriété), petite localité sans histoire située à quelques encablures de la capitale. « D’après les témoignages recueillis dans le voisinage, l’accident a eu lieu entre 21h et 22h. Le véhicule a atterri dans un ravin de plus de 2 mètres. De la route, il était invisible. C’est au petit matin du lundi, aux environs de 5h00 du matin, qu’un passant a alerté les pompiers et la gendarmerie qui se sont rendus sur les lieux », a déclaré à Mayotte la 1ere, Tachfine Ahmed, commandant de la gendarmerie.

L’accident survenu il y a une semaine suscite beaucoup d’interrogations. « Comme il est d’usage, à partir du moment où les circonstances du décès d’un individu quelconque ne sont pas clairement établies, l’ouverture d’une enquête judiciaire s’impose, ce que nous avons fait », souligne notre interlocuteur. Il y a des éléments qui nous interpellent mais l’enquête est secrète», ajoute-t-il.

Le tout Moroni connaît Christian Mayet. Ce retraité avait pris pour épouse une Comorienne, de 40 ans sa cadette. Entre 2019 et 2020, le couple s’installe aux Comores. Il se lance dans la restauration puis l’hôtellerie et le commerce de meubles.

Des sources proches du dossier indiquent que le couple a également acquis des terrains dans des zones huppées ainsi que de l’immobilier. Seulement voilà, leur relation bat de l’aile. Ils finissent par se séparer. L’ex-femme se remarie. Christian Mayet reste néanmoins aux Comores.

Ce 30 juillet, entre 21h et 22h, juste en face du lieu du drame, un voisin entend un bruit sourd. Perplexe, il se demande ce que c’est. C’est le lendemain qu’il réalise que le bruit entendu était très probablement lié au choc de la voiture. Sur place, note une source digne de foi, le plafonnier de l’automobile est allumé, preuve « que la batterie est opérationnelle ».

Elle se demande alors « pourquoi les phares sont éteints alors que Christian roulait de nuit. S’ils étaient allumés, la voiture aurait été retrouvée plus tôt. Une défaillance technique aurait-elle pu faire en sorte que seule la lumière à l’intérieur de l’habitacle soit allumée et non les phares ? ».

Interrogé, le patron de la gendarmerie botte en touche. En revanche, il confirme la venue prochaine d’un expert en automobile et d’un médecin légiste. « Nous sommes en contact avec la famille de M. Mayet, la famille souhaite comme nous que la lumière soit faite concernant ce décès. Elle demande une expertise complète du véhicule et une autopsie du corps », explique-t-il.

Dès le lendemain de la découverte du corps, deux individus au moins sont placés en garde à vue. « Ils connaissaient le regretté. L’un d’eux est le gardien de sa résidence de Hantsambu », admet le colonel Tachfine Ahmed. Il refuse de livrer l’identité de l’autre. Beaucoup affirment qu’il s’agit de l’actuel conjoint de l’ex-femme du millionnaire. Celle-ci a également été entendue par la gendarmerie.

« Pour l’instant, il s’agit d’un accident mortel de la circulation », tempère-t-il. Y a-t-il un doute ? « Toutes les hypothèses demeurent ouvertes ».