L’Etat-major de sécurité réuni la semaine dernière (mercredi 17 février) a présenté les chiffres de la délinquance pour l’année 2020. Un constat : la délinquance est en augmentation de 5,6% par rapport à 2019.
La délinquance générale en hausse dans le département en 2020 par rapport à 2019. Plus 5,6%. Le nombre de faits passe de 9338 en 2019 à 9860 l’année dernière. Une croissance du nombre des faits que l’on observe en zone gendarmerie, plus 11,1% (5330 en 2019 contre 5922 en 2020). On note une légère diminution en zone police, moins 1,8%.
Dans le détail par exemple, les violences physiques crapuleuses liées au vol ont augmenté d’environ 50%. « La suspension par l’Union des Comores des réadmissions de ses ressortissants entre le 17 mars et le 2 août 2020 peut être de nature à expliquer cette très forte augmentation », selon ce bilan 2020 de la délinquance. Que ce soit en zone police ou en zone gendarmerie, les faits crapuleux connaissent une augmentation, plus 54,2% en zone gendarmerie contre 42,8% en zone police.
Augmentation également des atteintes volontaires à l’intégrité physique de 10,7 % par rapport à 2019. Une hausse des faits en zone gendarmerie (19,7%) alors qu’en zone police, il y a une légère baisse à moins 3,7%.
Sur les 360 faits supplémentaires constatés en 2020 de manière générale, 159 sont des faits de caillassages contre les forces de l’ordre ; des actes qui ont donné lieu à un dépôt de plainte.
Les atteintes aux biens augmentent de 8 % par rapport à 2019 (4726 contre 5104), surtout en zone gendarmerie (+13,5%), hors Grand Mamoudzou ; et plus 0,6% en zone police. Concernant les cambriolages, 557 faits ont été rapportés en 2019 contre 497 l’année dernière ; soit une diminution de 10,8% comparé à 2019. Quand aux vols de véhicules à moteur et aux deux roues, les chiffres montrent une stabilité par rapport à 2019 ; 1050 faits signalés contre 1055 en 2020 (+0,5%). Les vols avec violence sans arme augmentent de 35,7 % par rapport à 2019 (420 viols en 2019 contre 570 2020).
Le bilan de la délinquance à Mayotte fait également un zoom sur les homicides constatés dans l’île depuis 2016. Il s’avère que le nombre d‘homicides a augmenté de 25% ; dix homicides (comme en 2016) ont en effet été commis en 2020, contre 8 en 2019, et contre 3 en 2017. A noter par ailleurs une baisse de 9% des violences intrafamiliales par rapport à l’année dernière (424 contre 386). S’agissant des violences sexuelles, on note une diminution de 12,6%. Un taux qui ne prend en compte que les faits qui ont fait l’objet d’une plainte.
Des chiffres de la délinquance révélés lors de la réunion de l’Etat-major de sécurité qui a eu lieu la semaine dernière co-présidée par le préfet et le procureur, et en présence du rectorat. Les données qui montrent surtout que la délinquance sévit essentiellement en dehors du périmètre du Grand-Mamoudzou.
Immigration clandestine : 44 % des embarcations « kwassas » interceptées en 2020.
Les autorités ont également fait le point sur la lutte contre l’immigration clandestine. Les chiffres font état d’une augmentation de 5% du nombre d’embarcations type kwassa interceptées. 321 interceptions ont été effectuées en 2020 contre 298 en 2019. Les interpellations en mer augmentent de plus 5% ; 3989 personnes en situation irrégulière ont été interpellées en mer. Conséquence de l’augmentation de la flotte et de l’arrivée de renforts dans les brigades nautiques de la gendarmerie et de la police aux frontières,
« l’amélioration de la détection et l’adaptation des stratégies opérationnelles ont permis une réelle amélioration de la protection des frontières en 2020 ».
En 2020, plus des deux tiers des kwassas détectées ont été interceptées ou ont fait demi-tour. 44 % des kwassas interceptées en 2020 l’ont été d’octobre à décembre. Une performance inédite selon les autorités si l’on compare aux chiffres des années précédentes (54 % en 2019, 52 % en 2018).
Sur le terrain des reconduites à la frontière, on note une baisse du nombre des reconduites, moins 52% par rapport à 2019. Au total pour 2020, seules 13.300 reconduites ont été effectuées contre 27.400 en 2019. Les reconduites ne se font pas seulement vers les Comores mais également vers Madagascar depuis le mois de juillet dernier. Une baisse dans les reconduites qui peut s’expliquer de plusieurs manières : la baisse observée dans les interpellations, les contrôles d’identité à terre l’année dernière. Moins 53% (11849) par rapport à 2019. Il y a aussi le redéploiement des forces de l’ordre, gendarmes et policiers, sur des missions de contrôles en rapport avec le confinement, de maintien et de rétablissement de l’ordre.
L’habitat illégal dans le viseur des autorités
Depuis l’année dernière, plusieurs opérations de destruction de cases en bois sous tôles ont été détruites sous la supervision de l’autorité préfectorale.
De 41 opérations en 2019, on note une évolution en hausse de 292,70% en 2020 soit 161 opérations ; dans le détail, les démolitions basées sur la loi ELAN représentent le plus gros lot avec 100 cases détruites dans ce cadre-là. 47 démolitions font suite à une procédure judiciaire, et 14 sont liées à une flagrance. Au cours de ces opérations, plusieurs personnes en situation irrégulière sont arrêtées, 50 en 2019 contre 282 l’année dernière.
Et depuis le début de l’année, 201 constructions illicites ont été détruites.
Bilan 2020 de la délinquance à Mayotte