"Il n'y a aucun autre territoire de la République où il y a eu autant d'efforts en proportion avec la population faits par le gouvernement"

Gérald Darmanin et Sébastien Lecornu devant des machettes ou upanga, des armes blanches souvent utilisées par les jeunes délinquants de Mayotte.
Les ministres des Outremer et de l'Intérieur ont entamé une séquence axée sur la sécurité cet après-midi dans la commune de Dembeni. Une brigade de gendarmerie a été inaugurée et un poste de police municipale visité. Et des moyens supplémentaires sont annoncés par Gérald Darmanin.

Les ministres sont entrés de plain-pied dans l'une des thématiques importantes de leur visite cet après-midi : la sécurité. Depuis ce matin, les élus de Mayotte venus à leur rencontre leur ont rappelé qu'il fallait trouver des solutions rapidement.

Nous avons des préoccupations au niveau de la sécurité et personnellement j'ai voulu qu'il voie la situation de Pamandzi. Il y a eu les meurtres passés, les agressions continuent et je tiens à le voir pour lui parler de ce sujet qui nous fait du mal.

Soihirat El Hadad, conseillère départementale MDM de Pamandzi

Au déjeuner, les deux ministres, Sébastien Lecornu et Gérald Darmanin ont tenu à rassurer les maires et les autres élus de l'île : l'Etat continuera d'aider Mayotte et ses collectivités. Et pour en donner la preuve, c'est à l'occasion de l'inauguration officielle de la brigade de gendarmerie de Hajangoua, dans la commune de Dembeni que le ministre de l'Intérieur a annoncé plusieurs mesures significatives.

Sébastien Lecornu, avec à ses côtés le maire de Dembéni Saïdi Moudjibou, salue Abal-Kassim Cheik Ahamed, directeur adjoint du Centre universitaire, de formation et de recherches de Dembeni.

Il n'y a aucun autre territoire de la République où il y a eu autant d'efforts en proportion faits par le gouvernement. Depuis que le président de la République a été élu, il y a eu 400 gendarmes et policiers supplémentaires.
Et bientôt, nous allons rajouter deux intercepteurs supplémentaires pour lutter en mer contre l'immigration illégale et le ministère de l'Intérieur va allouer 4 millions d'euros pour les moyens de surveillance aérienne.

Gérald Darmanin, ministre de l'Intérieur

 

Un million d'euros annuels pour aider les communes à s'équiper avec la vidéosurveillance

En plus, un million d'euros sera accordé tous les ans aux communes de Mayotte pour renforcer la vidéosurveillance, un outil qui permet de confondre les délinquants. Pour les syndicats de police, ces chiffres ne doivent pas cacher des non-remplacements d'hommes et de femmes en fin de contrat ou des pannes d'intercepteurs (2 sur 3 seraient actuellement hors service selon les organisations syndicales).
Pour les maires, c'est déjà un début.

Nous leur avons demandé de nous accompagner pour la sécurité, car nos moyens sont limités. On souhaite étoffer les effectifs de nos policiers municipaux. Ce sont des choses qui peuvent se discuter.

Houssamoudine Abdallah, maire de Sada

Des polices municipales qui voient leurs armes s'étoffer. Désormais, comme celle de Dembeni où les ministres ont visité le siège, plusieurs polices municipales sont autorisés à faire usage d'armes à feu.

Désormais, la police municipale de Dembéni est équipée d'armes à feu.

Ils connaissent le contexte de Mayotte. Chaque maire a défendu ses projets. Il n'y a pas eu de détails mais que des annonces générales. Je souhaite notamment que l'Etat nous accompagne sur les études environnementales de nos projets.

Laïthidine Ben Saïd, maire de Mtsamboro

Toutefois, Gérald Darmanin a souligné que la lutte contre l'insécurité était aussi du ressort des parents. Et concernant la condamnation des passeurs de kwassa, il comptait obtenir la coopération de l'Union des Comores.