"Depuis Chido, nous avons une perte de 90% de notre production de lait", chiffre le président de la coopérative agricole Uzuri Wa Dzya

Président de la coopérative agricole Uzuri Wa Dzya
Boinaïdi Abdillah, président de la coopérative agricole Uzuri Wa Dzya était l'invité du Zakwéli de ce mercredi 19 mars. Son expertise en tant que producteur de lait lui a permis de revenir sur les difficultés rencontrées par la filaire lait et plus largement par tous les exploitants agricoles depuis Chido ainsi que sur l'importance des aides pour qu'ils puissent se relever.

Encore un ingrédient absent du ramadan mahorais. Le lait subit lui aussi la crise et la faute revient encore une fois au cyclone Chido. 

Des pertes financières

Avant le 14 décembre 2024, Boinaïdi Abdillah, président de la coopérative agricole Uzuri Wa Dzya pouvait compter sur la production quotidienne de ses 9 associés. Ensemble, ils faisaient tourner la coopérative et achalandaient Mayotte en lait. Aujourd'hui, seuls 2 producteurs continuent leurs livraisons et la répercussion sur les consommateurs est directe. "On ne produit plus que 60 Litres de lait par jour", chiffre le producteur. Résultat, des rayons entièrement vides au même titre que ceux qui accueillaient autrefois les packs d'eau. 

"On estime que 90% de la production de lait n'est plus assurée soit 6000 euros de pertes financières par semaine", déplore Boinaïdi Abdillah. Le calcul est rapide : depuis que Chido a ravagé l'île, a coopérative a perdu 84.000 euros. 

Des aides salvatrices

Durant son entretien, Boinaïdi Abdillah a insisté sur l'importance des aides financières. Pour survivre, les agriculteurs Mahorais se sont, dans un premier temps, appuyés sur le chômage partiel. Aujourd'hui, la constitution des dossiers administratifs pour les différents programmes de soutien est leur priorité."Nous ce qu’on a remarqué grâce à Chido c’est que tout ce qu’on faisait avant ne tient plus. Il faut se moderniser et pour se moderniser il y a plusieurs aides comme le fonds de solidarité France", a soutenu le président de la coopérative. Grâce à lui, la coopérative a commandé des bâtiments agricoles respectant les normes cycloniques et antisismiques qu'elle devrait recevoir courant juin.

"Il faut qu’on tire des leçons de Chido. Là tout est à terre, il faut en profiter. C’est le moment de faire des investissements aux normes afin de protéger nos cultures", a-t-il poursuivi. En plus du fonds de solidarité France, Les agriculteurs peuvent aussi compter sur le soutien du programme d'options spécifiques à l'éloignement et à l'insularité (POSEI). Cet outil d'aides européennes et nationales permet aux régions ultrapériphériques (RUP) d'améliorer la compétitivité économique et technique de leurs filières agricoles ultramarines. Boinaïdi Abdillah a également rappelé l'importance des aides de l'Etat représentées à Mayotte par le Conseil départemental et la Direction de l'Alimentation et de l'Agriculture . Avec ces multiples subventions, le président de la coopérative agricole Uzuri Wa Dzya espère voir la filière laitière mahoraise se relever mais également la totalité de la filière agricole de son île.