Impossible de manquer ces dizaines de bouteilles de gaz vides alignées sur le trottoir à proximité d'un magasin de Kaweni... Ce jeudi 15 février, des habitants ont préféré dormir sur place ou arriver très tôt, vers 3h du matin, afin d'être assurés de repartir avec une ou plusieurs bouteilles rechargées.
Une foule de personnes espérant avoir enfin de quoi préparer des plats chauds sur leur cuisinière. Mais il leur a fallu jouer des coudes, dans une ambiance quelque peu tendue, entre agacement et colère, pour récupérer les fameuses bonbonnes.
"A chaque fois, c'est pareil"
Pour certains de ces clients qui se sont rués sur la cage de stockage du commerce, il s'agissait aussi de faire de faire des réserves à l'approche du ramadan. Même ambiance à Petite-Terre, où plus de 200 bouteilles vides étaient alignées dans un commerce.
Pas de chance pour Faouzia qui était spécialement venue avec sa voisine. La livraison annoncée aujourd'hui n'a finalement pas eu lieu. "A chaque fois qu’on vient, c’est pareil. Nous rentrons bredouilles à la maison", confie-t-elle quelque peu remontée.
Des habitants désemparés
"C’est très embêtant surtout pour les enfants qui rentrent de l’école", ajoute sa voisine qui explique qu'elle n'a plus du tout de gaz pour préparer ses repas. Ibrahim Abdallah, le commerçant, est tout aussi désemparé. "D’habitude, on est ravitaillé le mercredi. Aujourd’hui, on a attendu depuis 5h..." La livraison est à présent attendue pour demain vendredi.
Le manque de gaz est criant dans le sud. La population est complètement paralysée et même le charbon devient introuvable. Les habitants, même s'ils comprennent le bien-fondé de la manifestation, déplorent cette situation qui perdure. Reste leur sens de la débrouille avec le recours au bois sec pour faire la cuisine.