De nouvelles élections législatives seront organisées le 30 juin et le 7 juillet, après l'annonce de la dissolution de l'Assemblée nationale ce dimanche 9 juin par Emmanuel Macron. Une réaction au score du Rassemblement national : 31,36% nationalement et même 52,4% des voix à Mayotte. "C'est fait brusquement, mais s'il faut passer par là, on passera par là pour qu'il y ait une majorité", analyse un habitant de Mamoudzou. "Gouverner à coups de 49-3, ça ne fonctionne plus."
Tous l'admettent : ils ne s'attendaient pas à cette annonce en écoutant l'allocution du président devant leurs télévisions. "Le risque qu'il prend m'a surpris, je pense que c'est un peu abracadabrantesque, il a voulu tout jouer en prenant le risque de voir le Rassemblement national ou la France Insoumise devenir majoritaire", ajoute un autre passant.
"Est-ce qu'il y avait d'autres alternatives ? C'est à lui seul d'en juger, il a pris ses responsabilités, maintenant on va aller dans les urnes et on verra ce qui va en sortir", analyse un habitant. "Les problèmes sont là, il ne faut pas les négliger. La population a voté en fonction de leurs difficultés, en leurs âmes et conscience." Certains se réjouissent même de cette annonce. "Je remercie le bon Dieu que nos prières ont été exaucés", affirme un riverain. "Quand je voyais la colère des Français, il fallait qu'un jour on y arrive."
"Un grand espoir" pour le RN
"Ces législatives anticipées, c'est un grand espoir pour nous, les Mahorais, car on sait que ce sont les députés qui font bouger les choses", résume Afidati Mkadara, la candidate mahoraise du RN aux élections européennes. "On a l'espoir que demain, le Rassemblement national ait une majorité absolue à l'Assemblée." La candidate de la majorité, la conseillère départementale Hélène Pollozec, ne semble pas convaincue par cette annonce : "Le président Emmanuel Macron s'est pris un vote sanction partout en France, le message a été dit clairement : il faut que le gouvernement change de méthodologie et soit plus à l'écoute des Mahorais."
À ce stade, les deux députés mahorais : le LR Mansour Karmardine et la LIOT Estelle Youssouffa n'ont pas encore annoncé s'ils étaient candidats. Pour les Républicains, "Mansour Kamardine est le candidat naturel du parti, mais on attend qu'il se prononce", précise le président de la fédération à Mayotte. Le Mouvement pour le développement de Mayotte a fait savoir qu'il présenterait des candidats d'ici 48h. Plusieurs élus, comme le sénateur Saïd Omar Oili et le président de l'association des maires Madi Madi Souf, se disent dans le flou quant à l'impact de cette dissolution sur l'avenir des projets de loi Mayotte.