Fabriquer des "Kwassas" à Anjouan est une affaire rentable. La ville de Domoni, au sud de l’île, est le principal point de départ des traversées vers Mayotte. Elle abrite plusieurs ateliers où l’on produit des embarcations à un rythme soutenu.
Sous une toiture de tôle, le petit atelier tourne à plein régime. Ca sent la résine, la peinture, les produits chimiques. Des lambeaux de fibre de verre jonchent le sol. Dans un moule, un « Kwassa » prend forme ; un autre est à la finition. Le troisième, flambant neuf, est prêt pour la livraison. Il coûtera entre 1 300 et 1 400 euros. Il faudra ajouter le prix du moteur, deux fois plus élevé.
Le patron de l’atelier, Sondi Abdoulatuf, ancien de la marine nationale française, est un pionnier de la construction navale à Domoni. Il dit fabriquer de «de simples barques de pêche »… tout en sachant très bien à quoi elles vont servir.
« Je vends des bateaux, ce que mes clients en font n’est pas mon problème », dit-il. Après une brève hésitation, Sondi Abdoulatuf ajoute toutefois : « mais ça me fait très mal quand j’apprends qu’une barque a chaviré et qu’il y a des morts »
« Plus on en détruit, plus j’en fabrique »
Cela lui fait beaucoup moins mal, en revanche, quand le constructeur naval apprend que ses « kwassas » terminent leur vie réduits en miettes dans une déchetterie de Mayotte après avoir été saisis.
« La destruction ? Pour dire la vérité, cela m’arrange ! Là-bas plus on en détruit, plus j’en fabrique, c’est comme ça » ajoute Sondi Abdoulatuf
Les forces de gendarmerie et de police de Mayotte ont saisi environ 100 «kwassas » depuis le début de l’année. 250 sont en cours de destruction.
La production de « kwassas » reste un vrai filon à Domoni. Plusieurs ateliers se sont installés. Certains en produisent jusqu’à 10 par mois.
Cette branche comorienne de ce que la Préfecture de Mayotte appelle « l’écosystème de l’immigration clandestine » échappe totalement au contrôle des autorités françaises.
Le patron de l’atelier, Sondi Abdoulatuf, ancien de la marine nationale française, est un pionnier de la construction navale à Domoni. Il dit fabriquer de «de simples barques de pêche »… tout en sachant très bien à quoi elles vont servir.
« Je vends des bateaux, ce que mes clients en font n’est pas mon problème », dit-il. Après une brève hésitation, Sondi Abdoulatuf ajoute toutefois : « mais ça me fait très mal quand j’apprends qu’une barque a chaviré et qu’il y a des morts »
« Plus on en détruit, plus j’en fabrique »
Cela lui fait beaucoup moins mal, en revanche, quand le constructeur naval apprend que ses « kwassas » terminent leur vie réduits en miettes dans une déchetterie de Mayotte après avoir été saisis.
« La destruction ? Pour dire la vérité, cela m’arrange ! Là-bas plus on en détruit, plus j’en fabrique, c’est comme ça » ajoute Sondi Abdoulatuf
Les forces de gendarmerie et de police de Mayotte ont saisi environ 100 «kwassas » depuis le début de l’année. 250 sont en cours de destruction.
La production de « kwassas » reste un vrai filon à Domoni. Plusieurs ateliers se sont installés. Certains en produisent jusqu’à 10 par mois.
Cette branche comorienne de ce que la Préfecture de Mayotte appelle « l’écosystème de l’immigration clandestine » échappe totalement au contrôle des autorités françaises.