Les opérations de destruction de cases insalubres se poursuivent à Mayotte

Destruction de cases illégales au quartier Cetam à Labattoir

C’est à Labattoir, quartier informel dit CETAM que les tractopelles et autres engins de chantiers ont détruit des habitations de fortunes installées illégalement sur des terrains appartenant à des propriétaires privés ou au conseil départemental.

Les opérations de destruction des habitations installées illégalement sur des terrains privés se poursuivent. Après Dzoumogné, Kahani, Koungou, c’est au tour de Labattoir, dans ce quartier insalubre nommé Cetam. L’opération s’est déroulée une nouvelle fois dans le cadre de la loi ELAN, donnant la possibilité au préfet d’engager la procédure en démolition sans limitation de zone. Ainsi depuis sa nomination à Mayotte, Jean-François Colombet est le premier préfet à en faire autant dans ce domaine.

Quartier Cetam à Labattoir, destruction cases illégales

 

La démolition initialement prévue les 3 et 19 février dernier a dû être ajournée suite à l’opposition de certains propriétaires de terrains privés qui se trouvent dans le périmètre de destruction. Elle s’est donc faite ce mardi en présence des agents de la mairie de Dzaoudzi Labattoir, des représentants de l'Etat et encadré par des militaires pour sécuriser l’opération.

Trente parcelles étaient concernées par cette opération. La majorité des familles avait pris les devants il y a déjà quelques semaines, quelques jours depuis l’annonce de l’opération ; quittant les lieux pour se reloger ailleurs. 258 personnes environ étaient concernées par les destructions de ce mardi dont 151 mineurs, selon l’enquête menée par l’ACFAV. 

En vert, les trente parcelles de terrain concernées par l'opération de destruction à Labattoir

Le quartier Cetam a fait la Une des journaux il y a quelques mois. Les autorités visent ici les nombreux habitats illégaux mais également les crimes qui s’y produisent. Pour rappel, 3 personnes y ont perdu la vie au mois de janvier. L’une des victimes était âgée d'à peine 14 ans. Une opération similaire de destruction devait aussi avoir lieu dans le quartier voisin La Vigie, mais elle a été annulée. En revanche, celles programmées à Bouéni et à Chirongui sont maintenues.

A noter que durant cette opération, la presse a été tenue bien à l’écart ; encadrés par les gendarmes, les journalistes n’ont eu que 5 minutes pour faire un tour d’images.