La résistance est à l'honneur du Festival d’Arts Contemporains comorien. Résister, un concept qui prend tout son sens à Moroni, qui accueille pour la sixième fois le Facc, ce rendez-vous incontournable des amoureux de la culture. Lors de chaque édition, des rencontres se font, des relations se nouent, des carrières prennent un nouvel élan. "Simon Ndjami parlait d’une plateforme artistique où les énergies, la vitalité, l’effervescence se déploient et ouvrent les possibles. Un artiste de la Réunion au Facc à Moroni rencontre une commissaire d’exposition mauricienne qui l’emmène à Dubaï où il n’a jamais été. Il va ensuite là-bas rencontrer un galeriste parisien. Il est exposé à Paris. Voilà ce qu’apporte notamment le Facc pour le côté artistique basique", explique Fatima Ousseni, la présidente du festival.
Yasmine Thani, artiste peintre participe pour la troisième fois à cet événement. Elle y présente trois œuvres. Parmi elles, un tableau qu’elle a peint, inspiré par la pensée philosophique Ubuntu. "Ubuntu est un terme bantou, qui signifie, au sens vraiment réduit, il n’y a pas de vous sans moi. C’est-à-dire que j’existe parce que nous sommes ensemble. Le terme résister m’a fait penser à cela, je ne peux pas rester toute seule. Si je résiste c’est qu’il y a quelque chose. S’il y a quelque chose, c’est qu’il y a d’autres personnes. C’est ainsi que j’ai eu l’idée de faire ce travail", détaille l'artiste peintre.
Nadjila Mladjao, avocate, a assisté à l’ouverture du festival. Une œuvre a particulièrement marqué la jeune femme parce qu’elle a su saisir toutes les nuances du concept "résister". "L’œuvre qui m’a le plus particulièrement marquée est celle qui s’intitule justement résiste. Je trouve qu’elle symbolise vraiment la thématique du festival. Ne serait-ce que la technique : travailler de la tôle, rouillée de surcroît, y mettre une forme d’esthétique et de beauté qui en ressort."
Le Festival se poursuit jusqu’au 28 novembre. Cette édition a été également l’occasion de rendre hommage à deux amoureux de la culture, et ardents défenseurs du Facc. Le premier : Hassan Ahmed Halidi. Il est mort il y a deux ans. Le second est Aboubacar Ben Said Salim, décédé le 2 septembre 2023, homme de lettres et auteur notamment « du bal des mercenaires ».