Echos de campagne

Une bonne partie des français a passé le dimanche devant la télévision. C’était hier la passation de pouvoir entre François Hollande et Emmanuel Macron. Emmanuel Macron est depuis hier midi officiellement Président de la République.
De cette journée pleine de protocoles et de symboles on retient quelques moments, et surtout le premier :
Quand Emmanuel Macron remonte le tapis rouge vers l’entrée du Palais de l’Elysée, il marche lentement, très lentement. On s’est demandé pourquoi. Peut-être pour donner plus de solennité ?
Peut-être pour ne pas donner l’image du jeune homme pressé ?
Peut-être parce que le créateur de « En Marche » ne sait tout simplement pas à quelle vitesse il faut marcher ?
On a scruté hier le nouveau président plus qu’on ne l’a fait pour  tous ses prédécesseurs parce qu’il est le plus jeune ; le plus inexpérimenté ; aussi parce qu’on a encore peine à réaliser qu’un si jeune homme soit devenu le chef de l’une des grandes puissances mondiales.
Chef des armées également ; il l’a montré en remontant les Champs Elysées en « command car » ; et surtout par une visite impromptue à l’hôpital de Clamart où sont soignés des soldats blessés en opération au Mali et en Afghanistan

A deux reprises, le président Macron s’est offert des bains de foule

Sur la place de l’Etoile d’abords il a serré des mains et ensuite surtout devant la mairie de Paris où lui-même et son épouse Brigitte ont serré des centaines de mains. Un accueil populaire leur a été réservé sur la place. On a remarqué alors un service de sécurité très présent. Des gardes du corps qui restent très près du président. Une protection beaucoup plus marquée que celle que l’on ppouvait voir chez ses prédécesseurs.
 
Autour du palais présidentiel et au long des champs Elysées on a vu hier beaucoup de drapeaux européens.

C’est aussi un symbole fort. Cette campagne électorale a été un débat entre les euro-optimistes et les euro-sceptiques ; et à travers Emmanuel Macron, ce sont les euro-optimistes qui ont gagné. Dans tous les meetings de « En Marche ! », il y avait beaucoup de drapeaux européens. Et très concrètement, aujourd’hui même, Emmanuel Macron se rend pour sa première visite à l’étranger à Berlin pour y rencontrer Mme Merkel.

Dès sa sortie de l’Elysée, sous les applaudissements, François Hollande s’est rendu au siège du Parti Socialiste rue de Solférino.
 
Il y a été accueilli aussi par les applaudissements des socialistes sous une banderole où était inscrit « Merci ». François Hollande a prononcé un discours dans lequel il a demandé à demi-mot à ses camarades du PS de ne pas s’inscrire en opposition au nouveau président : « Il faut toujours faire le choix de la réussite » a dit le désormais « ancien président ». François Hollande part en vacances dans le sud de la France. Il s’installera ensuite dans des bureaux mis à sa disposition dans le centre de la capitale, rue de Rivoli ; en face du Louvre et pas très loin de l’Elysée.
 
Le nom du premier ministre sera connu aujourd’hui. Le plus grand secret plane toujours sur cette nomination

L’entourage du nouveau président a fait savoir que ce serait ce lundi. Le nom qui court le plus est celui du juppéiste Edouard Philippe, maire du Havre. En tout cas le choix du premier ministre est stratégique C’est en grande partie lui qui pilotera la campagne des législatives. Emmanuel Macron veut une majorité pour appliquer son programme et tout se joue jusqu’au 11 juin, date du premier tour de ces élections.
 
Retour à Mayotte à propos de ces législatives. Hier avaient lieu pas moins de quatre meetings :

A Tsimkoura, le candidat socialiste sortant Ibrahim Aboubacar s’est présenté devant les électeurs sans l’étiquette du Parti Socialiste. Elle ne figure pas sur ses affiches de campagne.
A Mamoudzou, plage Mgombani, Bacar Ali Boto a tenu un rassemblement au cours duquel il a affirmé son soutien à Emmanuel Macron, mais tout en restant sans étiquette, « pour rester libre » dit-il
A Mamoudzou encore, place de la République, le MDM a  présenté ses deux candidats Daniel Zaidani et Ibrahim Boinahery (invité) . Là encore soutien affiché à Emmanuel Macron mais pas nécessairement la volonté pour le moment de faire partie d’un groupe parlementaire.
A Sada enfin, le meeting qui d’après nos reporters sur le terrain a rassemblé le plus de monde. C’était autour de Mansour Kamardine, couvert d’un turban et d’un amoncellement de colliers de fleurs. Le candidat des républicains s’est inscrit clairement en opposition au président Macron.