Echos de campagne

La France pourrait devenir l’un des meilleurs pays d’Europe pour la parité hommes-femmes en politique. 246 femmes sont arrivées en tête du 1er tour. Le 18 juin prochain, elles pourraient obtenir 42 % des sièges dans l’Hémicycle.
C’est du jamais vu, la France pourrait ainsi être classée deuxième derrière la Suède pour la parité, et devant l’Espagne.
Lors du précédent scrutin en 2012, 155 femmes avaient été élues pour 421 hommes. Elles composaient alors 26,9 % de l'Hémicycle, un chiffre déjà considéré comme historique à l’époque.
Le bon score des femmes au 1er tour est dû à la vague de fond des candidats de La République en marche. À lui seul, le parti d'Emmanuel Macron a en effet porté quelque 187 femmes et 207 hommes au second tour.
Reste à savoir si la vague féminine à l’Assemblée changera la manière de gouverner. Selon  la professeur de SciencePo Marielle Sineau interrogée par France 24, la réponse est oui. Selon elle "L’arrivée de nouvelles députées « pourrait diminuer la pratique de l’entre soi et permettre l’émergence d’idées novatrices dans différents domaines de la politique."
 

 
On a déjà beaucoup parlé de la déroute de la droite classique – Les Républicains – et du véritable naufrage vécu par le parti socialiste. Il y a un autre parti qui est complètement balayé : ce sont les verts.
 
En dehors de ceux qui ont rejoint « En Marche » pendant la campagne, les écologistes ne seront plus à l’Assemblée Nationale. Tous les candidats sortants estampillés EELV ont été éliminés dès le premier tour. Le symbole de cette hécatombe est la défaite de Cécile Duflot, dans la sixième circonscription de Paris 
En 2012, les verts étaient 17 à l’Assemblée et avaient constitué le premier groupe écologiste de l’histoire du parlement français.
 

 
La recomposition du paysage politique après l’élection d’Emmanuel Macron entraine des situations parfois confuses. Un bel exemple dans la 18ème circonscription de Paris.
 
Ce siège est convoité par l’ancienne ministre socialiste Myriam El Khomri. Elle est investie par le PS, mais la « République en marche » n’a investi personne face à elle. Myriam El Khomry a revendiqué lundi soir le «soutien officiel» d'Emmanuel Macron. «Merci au président de la République Emmanuel Macron de m'avoir confirmé sa confiance en m'apportant son soutien officiel pour ce second tour», a  écrit l'ancienne ministre du Travail de François Hollande, qui affrontera dimanche prochain le juppéiste Pierre-Yves Bournazel (LR).
Or ce dernier est officiellement soutenu par le premier ministre Edouard Philippe.
Interrogé par « le Figaro » l’Elysée a confirmé ce double soutien « que le meilleur gagne ».
« C’est la magie de la  République en Marche » commente ironiquement un ancien élu socialiste « tout le monde gagne, et tout le monde est content ».
 

 
Jean-Luc Mélenchon, le leader de la France Insoumise ne craint pas les 400 députés d'Emmanuel Macron. Ce sont des « bizuts » dit-il.
 
« Bizuts » c’est le mot en argot pour désigner des nouveaux, des personnes inexpérimentées.
« Je connais la vie parlementaire » dit Jean-Luc Mélenchon sur RTL. « 400 bizuts qui arrivent dont la plupart d'entre eux sont des cadres qui sont habitués à la vie triomphante et glorieuse n'ont aucune espèce d'idée du monacat qu'est la vie de député. J'attends de voir tout ça"
Il assure qu'ils n'ont pas "de sensibilité sociale. Les trois quart des candidats La République En Marche sont des gens qui dans la vie donnent des ordres et n'en reçoivent pas. Ils ne comprennent rien à la sensibilité populaire et au Code du travail. La seule question qui se pose – conclut Jean-Luc Mélenchon « c'est de savoir s'il va y avoir une opposition assez forte".

 
Que deviennent les députés qui ont perdu leur siège ? La question est plus que jamais d’actualité après l’hécatombe de cette législative. Eh bien, Ils gardent certains avantages et peuvent bénéficier d’indemnités de chômage.
 
Les députés issus du secteur privé bénéficient du  « fond d'assurance mutuelle, différentielle et dégressive de retour à l'emploi». Ce fond  permet au député sortant de toucher l'intégralité de son salaire pendant les six premiers mois après son départ de l'Assemblée, soit environ 5782 euros nets. Pour ceux qui sont fonctionnaires – c’est la majorité – là pas de problème ils retrouvent un poste.
En termes d’avantages en nature, téléphone, voyages, aide au logement, ils perdent presque tout mais ils conservent un droit d'accès régulier à l'Assemblée nationale, sauf dans l'hémicycle. Ils conservent le droit d'accès aux services de l'Assemblée comme la bibliothèque, le restaurant ». Ceux qui ont plus de 18 ans d'ancienneté bénéficient notamment de la gratuité sur l'ensemble du réseau ferroviaire ».
Pour le régime de retraite, depuis 2016, l'âge d'ouverture est passé de 60 à 62 ans. Là encore, les élus bénéficient d'un régime assez avantageux. En effet, les députés ne doivent cotiser que 31 ans pour avoir une retraite à taux plein contre 40 ans pour un salarié.
Selon le site de l'Assemblée nationale, la pension moyenne des députés est de 2675 euros par mois.