Echos de campagne à J -24, vue de Mayotte

Pour la petite histoire, il est intéressant de rappeler les résultats des présidentielles à Mayotte. On dit souvent que Mayotte vote à l’envers par rapport à la métropole, est –ce vrai ?
 
Ce n’est pas toujours vrai. Parfois oui, parfois non.
 Remontons à 1981, là c’est complètement à l’envers Mayotte vote Giscard  à 90%, alors que c’est Mitterrand qui sera élu.
En 1988 les mahorais élisent François Mitterrand comme l’ensemble des français, mais d’extrème justesse ; 160 voix d’écart avec Jacques Chirac !
1995, là c’est complètement à l’envers : presque 70% pour Jospin alors que la France élit Jacques Chirac
2002, là les mahorais élisent massivement Chirac face à le Pen, comme l’ensemble des français.
2007 les mahorais choisissent Ségolène Royal à 60%, alors que Sarkozy est élu
En 2012 les mahorais votent à une très petite majorité pour Sarkozy alors que Hollande est élu.
 
Donc, c’est à peu près une fois sur deux que les mahorais sont au diapason de la métropole. 
 
7 des 11 candidats ont passé un grand oral hier devant les agriculteurs. Réunis par le Conseil de l’Agriculture Française, chacun a évoqué ses solutions face à 2000 professionnels réunis à Brest en Bretagne.
 
François Fillon a été le plus applaudi par cette assemblée. Il y est allé avec des mots assez crus : « Il faut arrêter d’emmerder les agriculteurs » a-t-il dit. Il a défendu l’idée que « les agriculteurs reprennent le pouvoir dans les négociations commerciales ».
Emmanuel Macron propose « un véritable plan marshall pour l’agriculture » de 5 milliards d’Euros ; il promet un ministère de l’agriculture  « fort et à temps plein ».
Marine le Pen a déploré que « les produits agricoles français de qualité infiniment supérieure à d’autres se retrouvent en concurrence déloyale avec des produits qui ne respectent aucune norme ».
 
Nicolas Dupont- Aignan prône  de « changer le fonctionnement de l’Europe ou s’en aller »
Le  béarnais Jean Lassalle, interrogé sur les loups, il a clamé sous les applaudissements qu’il était « absolument impossible de faire cohabiter l’homme et les animaux de montagne ».
Jacques Cheminade a promis, lui, dix milliards d’euros d’investissement aux agricultures « soit le double de ce que promettent Emmanuel Macron et François Fillon »
Enfin François Asselineau, qui souhaite également sortir de l’Union européenne a tenu à rassurer en affirmant que « sortir de l’UE ne veut pas dire devenir la Corée du Nord ».

A trois semaines du premier tour, le camp  Fillon a choisi sa cible, il  bombarde le camp Macron. 
 
En chef artilleur : le porte parole des Républicains Luc Chatel.  Tous les coups sont permis pour tenter de faire revenir au bercail les électeurs de droite qui se seraient laissés séduire par le jeune candidat. « On ne s’improvise pas président de la République, on ne gagne pas l’élection présidentielle uniquement parce qu’on a gagné un concours de circonstances », a lancé Luc Chatel sur la Chaine Parlementaire.
A l’entendre, Emmanuel Macron ne serait qu’un « apprenti stagiaire » qui « ne connaît pas la France, ne connaît pas l’histoire de la France, ne connaît pas la géographie de la France et ne connaît pas la culture de la France ». En opposition, le porte-parole de François Fillon vante l’expérience de son candidat qu’il décrit comme « le plus solide (…), celui qui sera capable d’aller négocier avec Trump et Poutine, de représenter la France sur la scène internationale parce qu’il a la stature présidentielle ».
Quant à François Fillon il a rebaptisé le candidat Macron, il l’appelle désormais « Emmanuel Hollande ».

L’appel de Manuel Valls à voter Macron a une conséquence insolite : une militante socialiste porte plainte contre le PS pour abus de confiance.
 
La scène s’est déroulée au commissariat de police du 11ème arrondissement de Marseille. Les policiers n’en croyaient pas leurs yeux et leurs oreilles quand il ont vu cette dame venir porter plainte contre le parti socialiste. Elle explique : « Lors de la primaire qui a coûté 2 euros, l’ensemble des membres du PS se devait de soutenir le candidat élu. En particulier M. Valls qui a signé la charte. Cette clause n’ayant pas été respectée par Monsieur Valls et ses acolytes, je m’estime victime d’un abus de confiance ». 
La dame demande donc au parti socialiste de lui rendre les 2 euros de la primaire.