Echos de campagne J-9 : vue de Mayotte

On est à J-9 du premier tour. Que disent les derniers sondages ?
Emmanuel Macron avec 23,5%  arriverait en tête au premier et devancerait d'un point Marine Le Pen 22,5, en petite baisse, puis François Fillon, qui progresse d’un point, il arriverait troisième à 20% (+1) ; Jean-Luc Mélenchon 4ème à 18,5
Vous aurez remarqué que selon les sondages, Jean-Luc Mélenchon et François Fillon se disputent la troisième place d’une étude à l’autre.
Benoit Hamon est à 9 % selon ce sondage ELABE réalisé pour « Les echos » et « Radio Classique ».
Le souverainiste Nicolas Dupont-Aignan perd un point à 3%, devant le trotskyste Philippe Poutou à 2%. Le centriste Jean Lassalle, la candidate de Lutte ouvrière Nathalie Arthaud et François Asselineau obtiennent 0,5% chacun tandis que Jacques Cheminade n'atteint pas ce seuil.
 
Une question que l’on pose souvent : est ce que les sondages influencent les électeurs ?
 
C’est une question à laquelle on ne peut répondre que par un sondage qui dit que 5% des électeurs se déclarent influencés par les sondages. La question a été évoquée hier soir  dans l’émission Cdans l’air sur France 5. Le politologue Roland Cayrol pense que c’est beaucoup plus que 5%. Les sondages sont importants selon lui, car ils permettent aux électeurs de se positionner et de voter utile. C'est-à-dire de voter pour un candidat qui a des chances de passer, ou contre un candidat que l’on craint de voir gagner.
 
Au lendemain de l’interview du président Hollande, où il cache à peine son soutien pour Emmanuel Macron, ce dernier tient à garder sa distance.
 
Un soutien de François Hollande à Emmanuel Macron, c’est un peu le « baiser de la mort » disent beaucoup de commentateurs politiques. L’impopularité du président sortant risquerait d’être contagieuse.
Interrogé à Toulouse, le candidat Emmanuel Macron a presque rejeté cette main tendue. Il a regretté que le locataire de l'Élysée s'invite dans la campagne. «Je ne crois pas que ce soit ce que nos concitoyens attendent», a-t-il fustigé. «Notre pays est soumis à des divisions profondes, est en état d'urgence et donc le président, jusqu'à la dernière seconde, il présidera»,

Jean-Luc Mélenchon, on le disait hier, est attaqué de toutes parts depuis qu’il talonne ou dépasse François Fillon. Alors le candidat de la « France insoumise » se fâche tout rouge.
 
Il accuse Emmanuel Macron, Marine Le Pen, et François Fillon d’être du camp des puissants contre le peuple. Sur l'augmentation du temps de travail proposée par ses adversaires, il lance : « Si vous élisez un de ces trois-là, vous allez cracher du sang ! Leur calcul, c'est l'ubérisation généralisée, le travail à la tâche, le Moyen Âge. »
C’était lors d’un meeting à Lille.
Et Mélenchon de haranguer la foule : « Vous allez régler vos comptes avec des bulletins de vote. […] Allez les gens, secouez-vous un bon coup ! » a-t-il lancé.
 
Les arguments des uns contre les autres sont parfois étonnants
 
S’il y avait un concours de bizarrerie, le candidat François Asselineau  serait bien noté ; lors d’une interview avec la radio Europe 1 il a dit qu’Emmanuel Macron « est un sèche-cheveux ».
Pourquoi cette comparaison ?
« Parce qu’il brasse de l’air chaud ! » – répond-il. Il accuse l’ancien ministre de l’économie d’avoir « été programmé médiatiquement pour être candidat ».

Un ralliement de plus dans le camp d’Emmanuel Macron. Il s’agit cette fois d’un chiraquien historique : l’ancien présudent de l’assemblée nationale, et ensuite président du conseil constitutionnel Jean-Louis Debré

Jean-Louis Debré a fait cette confidence lors d’un déjeuner avec le maire d de Lyon Gérard Colomb, lui-même proche d’Emmanuel Macron, qui a rapporté cette conversation. « Je ne peux pas voter pour François Fillon » aurait-t-il dit » je voterai pour Emmanuel Macron ».
On ne verra pas pour autant Jean-Louis Debré dans les meetings d’Emmanuel Macron.  « Il s’agit d’un vote, et non pas d’un soutien » aurait-il nuancé.
Un autre ancien ministre de Jacques Chirac, Jean-Paul Delevoye qui occupait le portefeuille de la fonction publique, est lui aussi engagé auprès d’Emmanuel Macron de manière beaucoup plus tangible puisque c’est lui qui est en charge des investiture des candidats de « En Marche ! » pour les législatives.

Les élèves d’un lycée d’Aubervilliers, dans la banlieue parisienne, ont une prof d’économie qui est souvent absente en ce moment. Et pour cause, il s’agit de Nathalie Arthaud candidate de Lutte Ouvrière à la présidentielle.
 
Mais Nathalie Arthaud n’a pas totalement abandonné son poste malgré la campagne. Elle donne encore des cours dans son lycée, quand elle peut.
Elle explique qu'elle "encourage" les élèves "à se défendre, à s'organiser, à prendre confiance en eux dans ce qu'ils représentent". Elle ajoute : "Mes élèves à Aubervilliers, ils appartiennent à la classe populaire, à la classe ouvrière et ils savent ce que c'est, les petits boulots, la galère du chômage et ils savent que lorsqu'ils sont en difficulté, leur force c'est l’organisation collective".
Mais l’exercice de sa profession par Nathalie Arthaud n’est pas du goût de tous, une organisation proche du patronat a demandé qu’elle soit relevée de ses fonctions.
Mais Nathalie Arthaud est défendue par ses collègues, « Elle ne peut pas avoir les mêmes propos en tant que candidate et en tant que professeure. Elle est contrôlée par un proviseur, un inspecteur pédagogique. Et tout ça l’oblige à respecter les programmes ».

« Si l’élu ne me plait pas, je me casse !» 20% des français seraient prêts à s’expatrier selon le résultat de la présidentielle. Cette enquête a été publiée hier.
 
Partir vivre au bout du monde, plutôt que voir son pays subir les conséquences d'une élection présidentielle décevante, c'est le choix d'une partie des Français, à quelques jours du premier tour. Selon une enquête parue hier dans le journal « le Figaro »   20% des sondés envisagent de s'expatrier à l'étranger, suite à l'élection présidentielle. 

Les sondés ont répondu à la question : "Personnellement, dans quelle mesure envisageriez-vous ou non de déménager hors de France si le résultat ne vous convenait pas ?" 8% d'entre eux affirment "envisager tout à fait de déménager", 12% sont plus nuancés, mais seraient "plutôt" en faveur d'un départ. Sans surprise, la tranche d'âge 25-34 ans est prête à s'expatrier, alors que les plus de 55 ans n'envisagent pas de quitter la France. 
 
Il est nécessaire tout de même de préciser que cette enquête a été commandée par une compagnie spécialisée dans les déménagements ; elle n’est peut-être pas exempte de toute arrière-pensée publicitaire
Il faut savoir aussi que -élection ou pas-  200.000 Français quittent l'Hexagone chaque année, pour tenter leur chance à l'étranger. Un départ sur deux est avant tout motivé par des raisons professionnelles. 
 
 
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