667 hectares répartis sur 76km de littoral. La mangrove de Mayotte est un joyau pour l'île et l'environnement. Au cours des dernières 40 années, sa superficie a diminué de 20%, principalement dû aux activités humaines et à la pollution.
Afin de sauver cette mangrove en péril, un appel à projet, "Solutions Fondées sur la Nature et Érosion", a été lancé par le ministère de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires. L’objectif est de financer un projet pour mettre en oeuvre des solutions en faveur de la préservation du littoral et contre l’érosion.
Etats des lieux de nos mangroves
Si ces palétuviers ressemblent à de simples arbres au premier abord, ils s’avèrent en réalité être de véritables atouts pour la préservation du littoral mahorais. La mangrove joue un rôle clef dans la protection des côtes. On compte aujourd'hui 29 sites répartis sur l'ensemble de l'île.
On estime qu'elle peut réduire de 66% l’énergie des vagues dans les 100 premiers mètres de la forêt. Un atout essentiel au vu de la multiplication des phénomènes météorologiques.
L’entreprise française spécialisée en ingénierie écologique marine Seaboost est lauréate de l’appel à projet "SFN et Érosion". Elle a proposé une innovation à travers son projet SFMM (Solution Fondée sur la Mangrove pour la Protection de Mangajou), proposant la création de mangroves artificielles.
Qu’est que la SFMM ?
En quelques mots, le projet SFMM (Solution Fondée sur la Mangrove pour la Protection de Mangajou) portée par l'entreprise Seaboost est une initiative visant à restaurer et protéger les mangroves locales. La SFFM a pour objectif de montrer qu’il est possible de restaurer cet écosystème à travers plusieurs initiatives communautaires.
Plutôt que de replanter des palétuviers et attendre qu’ils prennent vie, le projet propose de "créer des systèmes poreux inspirées des caractéristiques des mangroves". L’idée est de reproduire le rôle des palétuviers avec des structures poreuses et modulaires, le tout fait en matériaux locaux et respectueux de l’environnement.
L’ensemble du projet doit être chapeauter par des acteurs locaux comme l’OFB, le Parc Naturel Marin de Mayotte ainsi que le Conservatoire du Littoral. Ils devront participer aux comités de pilotage, suivre la progression du projet et évaluer la faisabilité sur d’autres zones littorales.
Quels bénéfices attendus ?
L’objectif principal : la lutte contre l’érosion de la côte de Mangajou. Mais à travers cette initiative, d’autres bénéfices sont attendus. Ces nouvelles structures de la SFMM doivent permettre de stocker davantage de carbone, d’abriter à nouveau des espèces marines et terrestres et protéger la côte de l’impact des tempêtes et des marées.
D’un point de vue social, cette initiative doit favoriser les métiers de la pêche, au-travers notamment de la pêche au djarifa, une activité qui est actuellement menacée par le changement climatique. Les pêcheurs au djafira dépendent de la mangrove car c'est dans cet environnement que prolifèrent certains poissons.
A travers la SFMM (Solution Fondée sur la Mangrove pour la Protection de Mangajou), Seaboost espère redonner vie à la mangrove de Mayotte et ainsi protéger l'écosystème. Un projet sur le long terme dont les résultats seront visibles d'ici plusieurs années.