Une phrase a été répétée inlassablement par le président sortant Andry Rajoelina à chacun de ses meetings : « nous n’avons pas besoin de crise politique à Madagascar ». En sous-titre, il faut entendre « laissez-moi gagner, je m’occupe du reste ».
La probabilité qu’Andry Rajoelina soit déclaré élu dès le premier tour est très forte. L’opération et d’autant plus facile qu’il n’a que deux adversaires face à lui au lieu de douze. Le président peut donc faire l’économie d’un deuxième tour fin décembre.
En revanche, il ne fera pas l’économie d’une crise post-électorale. Sa victoire ne sera pas reconnue par les 10 candidats qui tentent de boycotter le scrutin. Elle ne le sera pas non plus par son principal adversaire Siteny Randrianasoloniaiko. Lui pourrait avoir la tentation de s’autoproclamer vainqueur, selon une vieille tradition électorale malgache.
Le pays est divisé entre partisans et adversaires de Rajoelina, il l’est aussi entre ceux qui sont prêts à se battre pour leurs idoles, et les autres, la majorité silencieuse, qui a plutôt envie de faire le dos rond en priant pour que ça passe.
La crise préélectorale pendant la campagne était préoccupante, celle qui suivra l’est encore plus.