Emmanuel Macron s’est entretenu ce samedi 11 mai par téléphone avec le président comorien Azali Assoumani, selon un communiqué de la présidence comorienne. D'après les autorités de l'archipel, Emmanuel Macron est revenu sur les conséquences de l’immigration à Mayotte. Il ne s'agissait pas d'évoquer l'immigration comorienne, mais celle venue de l’Afrique des grands lacs, des migrants qui font étape dans l’archipel sur leur route vers l’île aux Parfums.
Au contraire, le président Azali Assoumani a appelé à renforcer la circulation des biens et des personnes. L’opération Mayotte place nette n'est pas évoquée, alors que la première opération Wuambushu avait créé une crise diplomatique entre les deux pays. Les Comores avaient refusé de reprendre leurs ressortissants. Depuis, la France verse une aide au développement à l’archipel de 150 millions d’euros sur trois ans en échange d’efforts pour lutter contre les départs de kwassas. 6.000 embarcations par an sont stoppées par les gardes-côtes comoriens selon le ministère des affaires étrangères français.
Si la France vante une relation apaisée mais exigeante avec les Comores, de nombreux élus nationaux et mahorais plaident pour plus de fermeté, accusant l’archipel de continuer à déstabiliser Mayotte par l’immigration. La députée mahoraise Estelle Youssouffa a par exemple réagi en dénonçant un entretien "humiliant" et "une relation malsaine entre Paris et Moroni". Une rencontre est déjà prévue entre les deux chefs d’Etat dans les prochains mois à l’occasion du 80e anniversaire du débarquement ou des jeux olympiques de Paris.