Les chiffres sont toujours restés confidentiels. À chaque communication préfectorale, on ne parlait que des embarcations clandestines détectées et/ou interceptées en mer. Impossible de savoir, même avec une estimation, le nombre de bateaux qui passent entre les mailles du filet.
C'est désormais chose faite. Dans les colonnes du quotidien Le Monde, en fin de semaine dernière, le colonel Olivier Casties, commandant en second de la gendarmerie de Mayotte annonce qu'en "haute saison, de septembre à avril, cinq à dix kwassa-kwassa cherchent à accoster chaque jour" à Mayotte.
En faisant les calculs, on se retrouve avec une moyenne de 1815 navires qui tentent sur cette période de débarquer clandestinement à Mayotte. La fourchette basse étant 1210 et la haute de 2420. Mise en perspective avec les chiffres de la lutte contre l'immigration clandestine, cette moyenne donne le vertige.
En 2022, la Préfecture annonçait, sur l'ensemble de l'année, la détection de 772 kwassas et l'interception de 571 d'entre eux. L'interception représenterait donc 31% de la moyenne des embarcations clandestines qui tentent, entre septembre et avril, d'accoster dans le 101e département.