Le pays le plus souvent cité est la Belgique. En Belgique les citoyens n’ont pas le droit de bouder les urnes sous peine d’une amende de 50€ qui s’aggrave en cas de récidive, cela peut monter jusqu’à 125€.
Au Luxembourg l’abstention coûte plus cher, 250€, et l’amende grimpe jusqu’à 1000€ pour les récalcitrants. En Suisse, il y a un canton où le vote est obligatoire, mais la punition est symbolique : 5 francs suisses… le prix d’une tablette de chocolat.
Il n’y a pas que les amendes pour sanctionner les abstentionnistes. En Grèce, si vous n’avez pas voté aux dernières élections vous aurez toutes les peines du monde à faire établir un passeport ou une carte d’identité. En dehors de l’Europe, l’Australie a aussi une loi interdisant l’abstention, mais uniquement pour les élections nationales.
Dans pratiquement toute l’Amérique Latine le vote est obligatoire, parfois assorti de sanctions particulièrement lourdes. En Bolivie, si un citoyen n’a pas voté il peut être privé d’un mois de salaire saisi directement chez l’employeur.
Il y a aussi un autre cas extrême : la Corée du Nord. Les Nord-Coréens sont obligés de voter, et uniquement pour les candidats du parti au pouvoir… il n’y en a pas d’autres, l’opposition étant interdite.
En France certains hommes politiques y pensent
Laurent Fabius, l’actuel président du Conseil Constitutionnel, a déposé une proposition de loi à l’Assemblée en ce sens en 2003, quand il était député socialiste.
Il l’a partagée avec des collègues de l’UMP à l’époque, les Républicains d’aujourd’hui. Une autre proposition de loi rendant le vote obligatoire dort dans les tiroirs du Sénat depuis plusieurs années.
En France, le vote est obligatoire seulement pour les grands électeurs, c’est-à-dire les élus qui choisissent les sénateurs. S’ils ne votent pas ils sont punis d’une amende de 100€. Pour le commun des électeurs, une seule chose est obligatoire – on ne le sait pas souvent – c’est d’être inscrit sur les listes électorales.
Une telle loi n’aurait pas que des avantages
D’abord cela compliquerait la tâche des policiers et des juges qui ont autre chose à faire que de courir après les citoyens qui n’accompliraient pas leur devoir. D’ailleurs en Belgique, il y a en réalité très peu de poursuites engagées contre les abstentionnistes.
Ensuite – et c’est là le plus important – cela obligerait à prendre en considération le vote blanc. Si une majorité d’électeurs n’est pas satisfaite des candidats et vote blanc, que faire ?
Les conséquences seraient vertigineuses. Enfin on n’y est pas prêts pour des raisons philosophiques : en démocratie, voter est un droit. C’est aussi un devoir, « on accomplit son devoir de citoyen ». Mais pour autant, doit-on faire d’un devoir une obligation ?... Voilà qui ferait un bon sujet de philo pour le bac.