Une cinquantaine de détenteurs de séjour résidant à Mayotte se sont réunis à l’ambassade de France de Moroni afin de connaitre la date éventuelle de leur retour. Deux dates qui sont encore à confirmer, ont été avancées.
« Nous voulons rentrer à Mayotte »
Plusieurs dizaines de résidents de Mayotte se sont retrouvés sur les abords de l’ambassade de France de Moroni ce 22 février dans la matinée. Ils étaient partagés entre la colère d’être bloqués à Moroni et la peur de perdre un emploi, ou de pouvoir régulariser un titre de séjour à temps. L’ambiance était quelque peu électrique ce matin. Peu avant 11h00, une délégation de deux personnes est reçue au consulat. Elle porte les revendications de ceux qui sont bloqués ici depuis plus d’un mois au moins. En attendant qu’elle revienne, les discussions vont bon train.
« Je risque de perdre mon emploi »
Certains n’ont pas hésité à affirmer qu’ils ne partiraient pas de là tant qu’ils n’auront pas de date de retour. Djamaldine par exemple, habitant à Mtsapere Mtsangani est à Moroni depuis le 29 décembre.
Mon retour était prévu le 19 janvier mais Mayotte a fermé ses frontières, du coup je suis ici. Ma femme a accouché, non seulement je n’ai pas pu assister à mon accouchement mais je n’ai toujours pas vu mon enfant
a-t-il regretté.
Un autre a surenchéri : « tous les lundis, nous envoyons un email à l’ambassade dans lequel nous expliquons notre situation et ce que nous risquons, moi par exemple je risque de perdre mon emploi mais nous avons l’impression de parler à un mur », s’est lamenté un habitant de Labattoir qui a requis l’anonymat. Une femme accompagnée de ses deux enfants reconnait quant à elle avoir pris un risque en décidant de se rendre à Moroni la semaine dernière.
Ma grande sœur est décédée, je ne pouvais pas ne pas venir
a-t-elle fait valoir.
L’entretien entre le consul et la délégation dure moins d’une heure. Nasma Youssouf, habitant Koungou, s’est hissée sur un banc pour être en hauteur, avant de faire le compte-rendu de la réunion. « Lors de notre entretien, nous avons appris que le consulat avait pris langue avec le préfet de Mayotte, deux voyages en bateau au départ de Mutsamudu le 25 février et de Moroni le 1er mars sont prévus mais il faut au préalable une confirmation », a-t-elle expliqué. Et de poursuivre : « nous avons expliqué au consul que nous étions à court d’argent ; nous avons des enfants qui ont l’habitude de vivre à Mayotte, d’autres qui sont malades parfois handicapés et qui doivent être suivis médicalement ; il y a celles qui sont enceintes, ce que nous demandons, c’est que le consul trouve une solution pour que nous puissions rentrer ».