Haïdar Attoumani Saïd, le co-président de la FCPE de Mayotte n’est pas satisfait de la rentrée scolaire 2024/2025. « Nous faisons un bilan très mitigé de la rentrée », annonce-t-il d’emblée, et cela pour plusieurs raisons. Il pointe du doigt le sureffectif des élèves au sein des écoles, collèges et lycées. « On comptabilise 117 000 élèves à Mayotte. C’est beaucoup, alors qu’il n’y a pas de constructions d’établissements scolaires. Il y a des projets de constructions mais aucun bâtiment ne sort de terre. Et ceux existants sont de plus en plus vétustes », selon lui. Pourtant la situation est grave. « Les classes qui devraient avoir 24-25 élèves se trouvent avec 34-35, c’est trop. C’est ce qui crée les tensions dans les établissements. Il faut réduire les effectifs par classe pour permettre à nos enfants d’être bien dans leurs classes et leurs établissements », argumente-t-il. Il est temps d’aller de l’avant, et pour cela, Haïdar Attoumani Saïd demande à l’ensemble des élus de Mayotte « d’interpeller le recteur et le représentant du gouvernement qui est sur le territoire pour qu’il y ait une réunion afin de clarifier un certain nombre de choses et poser le calendrier. »
« Il y a une sorte de rejet des contractuels locaux »
L’invité du Zakweli s’est également exprimé sur le manque de professeurs à Mayotte. Au début de la rentrée, le recteur de Mayotte, Jacques Mikulovic, indiquait qu’il en manquait 100. Faux, rétorque le co-président de la FCPE. « On a des établissements qui ont jusqu’à 20 professeurs manquants, d’autres 10. Si on comptabilise tout cela, on arrive à 200 professeurs qui manquent. » Et selon lui, les contractuels mahorais ne sont pas mis sur le même pied d’égalité que les autres. « Il y a une sorte de rejet des contractuels locaux. Au bout de trois ans les inspecteurs les déclarent incompétents et on les met dehors parce qu’on ne veut pas les titulariser », affirme Haïdar Attoumani Saïd. Cependant, il reconnaît que le problème de manque d’enseignants ne se réglera pas uniquement avec les contractuels locaux. Il est nécessaire de rendre le territoire plus attractif pour faire venir les professeurs. « Il faut que l’on propose dans chaque intercommunalité des choses qui puissent les attirer : des logements, des centres culturels, des espaces de jeux etc. Il ne faut pas laisser le territoire pourrir ou mourir. »
Généraliser les classes de niveau
Au niveau national la FCPE s’oppose aux classes de niveau. Mais dans le département, le co-président de la fédération tient un autre discours. « On dit à nos collègues au national que notre situation à Mayotte est complètement différente. C’est nous qui avions demandé que les classes d’excellence puissent voir le jour à Mayotte. Désormais, nous voulons que les classes de niveau soient généralisées sur l’ensemble des niveaux depuis la primaire jusqu’au lycée. »