La promesse est tenue, selon le recteur de Mayotte, il y a bien un enseignant devant chaque classe une semaine après la rentrée. "Dans le premier degré, on a aucun souci, on a même un vivier de plus de 60 enseignants remplaçants", annonce dans Zakwéli ce lundi 2 septembre Jacques Mikulovic. "Dans le second degré, il manquait moins de 100 enseignants toutes disciplines confondues. C'est à peine 1% des effectifs, on peut s'organiser pour les remplacer dans les établissements."
Si la situation est plus satisfaisante que les années passées, notamment avec le recrutement de 350 nouveaux enseignants, il reste des freins pour attirer certains profils. "On a quelques difficultés en français, même si on recrute encore, et on a des disciplines très singulières, je pense au lycée de Chirongui qui cherchait des enseignants en coupure", poursuit le recteur.
"Même avec ces nouvelles places, les établissements resteront surchargés"
Mais pour avoir un enseignant devant chaque classe, il faut aussi les salles pour les accueillir. "On a un gros plan d'investissement pour faire sortir de terre des collèges et des lycées, on a le lycée des métiers du bâtiment à Longoni, le collège de Vahibé, on a le nouveau lycée de Chirongui qui est entamé", énumère-t-il. "Ces constructions vont permettre de répondre à la pression démographique, mais il faut être honnête : même avec ces nouvelles places, les établissements resteront surchargés à 120%."
Pour le moment, cette situation ne pose pas encore de difficulté selon le recteur, "car nos élèves sont remarquables de discipline", mais il reconnaît qu'il faudra trouver une solution à long terme. Elle pourrait passer par la création de nouveaux établissements plus petit. "Dans cet esprit, on projette déjà la construction d'un collège de 300 à 400 places au-dessus de Bamana et dans plusieurs endroits, des collèges qui correspondent aux normes des petites villes." Ces chantiers permettront aussi de réduire les déplacements, avec par exemple la création d'un établissement sur le terre-plein de M'tsapéré "pour éviter les mouvements de jeunes, dans l'objectif aussi de réduire les risques de tensions entre villages."