La scène a eu pour cadre, lundi soir, la petite localité de Donzac en Corrèze. Dans la salle municipale avait lieu le lancement de la campagne d’Annick Taysse, inconnue sur la scène nationale, candidate socialiste au siège de député que François Hollande lui laisse volontiers. L’ancien président et ex-patron du PS ne représente pas.
Il soutient désormais cette candidate, Annick Taysse. Elle a déposé sa candidature à la dernière minute : « J'ai accepté sans hésitation et sans peur. On ne m'a pas forcé la main. Je suis là parce que je le veux» déclare-t-elle. Pour la soutenir, François Hollande a appelé en renfort son camarade Bernard Cazeneuve, ancien ministre de l’intérieur.
Lui a claqué la porte du PS après l’alliance avec la France Insoumise. Les deux hommes se livrent à une attaque en règle contre la NUPES, la « Nouvelle Union Populaire Ecologique et Sociale » de Mélenchon.
« Des promesses intenables »
«Jean-Luc Mélenchon sait lui-même que son programme n’est pas crédible » affirme François Hollande. Bernard Cazeneuve enfonce le clou en disant que Mélenchon « fait preuve de mauvaise foi ».
Tous deux connaissent très bien Jean-Luc Mélenchon qui fut leur camarade au parti socialiste, ancien ministre de François Mitterrand. Ils dénoncent son programme radical fait de promesses « intenables »: la 6ème semaine de congés payés, la retraite à 60 ans, le smic à 1500 euros, et les embauches massives promises dans l’Education Nationale et la santé. Bernard Cazeneuve déplore que la direction actuelle du PS se soit jetée dans les bras de Mélenchon :
«Les socialistes ont réalisé une soumission absolue. Ils se sont précipités comme des moutons vers le grand méchant loup qui les menaçait de les manger tout crus». Hollande et Cazeneuve espèrent encore que la raison l’emportera et que le parti socialiste – on pourrait l’appeler « PS canal historique » – pourra survivre à cette division.
« Une fierté de gauche » dit Olivier Faure
Selon lui, le parti socialiste « respire mieux qu’avant ». Cité par le journal « Le Monde » Il dit que « cet accord a réveillé une fierté de gauche ». Lui qui a fait ses armes au cabinet de François Hollande s’est allié avec Jean-Luc Mélenchon, l’ennemi intime de Hollande. Après le premier désastre de la candidature de Benoît Hamon en 2017, 6%, il avait promis de redresser le parti. Un deuxième désastre encore plus grand est intervenu à la dernière présidentielle avec le score calamiteux d’Anne Hidalgo 1,7%. Olivier Faure fait le pari d’un virage à gauche. Que deviendra le PS ? Va-t-il survivre à cette déchirure entre la gauche de gouvernement et la gauche radicale ? On le saura au congrès à la rentrée de septembre.