Emmanuel Macron aime les bains de foule, même quand ils ne sont pas confortables. C’était le cas hier dans le nord où le président sortant a déambulé pendant des heures. C’était dans la ville de Denain où les résultats ressemblent un peu à ceux de Mayotte : Environ 40% pour Marine le Pen, et Jean-Luc Mélenchon en deuxième position. « Je veux convaincre nos compatriotes qui ont voté pour le Front National, ou se sont abstenus, de venir me rejoindre » dit le candidat Macron.
On notera qu’il emploie exprès l’ancien nom « Front National » pour rappeler aux électeurs ce qu’était le parti extrémiste de droite de Jean-Marie le Pen, le père de Marine. Le président a été interpellé sur les retraites, sur les minimas sociaux. Une jeune femme lui a reproché d’avoir dit qu’il voulait « emmerder les non-vaccinés ». « Je l’ai dit de manière affectueuse » lui a répondu Emmanuel Macron. Le président sortant ne cache pas qu’il vise surtout l’électorat de Jean-Luc Mélenchon, « il y a plein de mesures de gauche dans mon programme » assure-t-il. Mais on a entendu beaucoup de «Macron démission ! » autour de lui.
Marine le Pen choisit de commencer sa campagne en jouant sur du velours
A l’heure où Emmanuel Macron essaie de la re-diaboliser comme la candidate de l’extrême droite populiste, raciste, anti-européenne et incompétente ; Marine le Pen ne prend pas le risque d’aller s’exposer dans des zones où elle risquerait d’être vivement interpellée. Elle veut travailler une image de sérénité, de calme et de détermination. Elle a donc choisi un petit village de l’Yonne, qui s’appelle Soucy ( !), où elle est arrivée en tête. Au programme, une visite de la ferme d’un céréalier aux prises avec la hausse des coûts des engrais dont l’Ukraine et la Russie sont les principaux producteurs. L’occasion de parler pouvoir d’achat, inflation, et indépendance alimentaire. Elle promet la baisse des taxes sur l’alimentation et sur l’essence.
Marine le Pen a imposé son thème : le pouvoir d’achat
Le président se saisit de cette thématique porteuse et laisse entendre qu’il va élargir son programme sur les thèmes sociaux et écologiques, pour rassurer ceux qui s’inquiètent de ses projets de retraite à 65 ans, ou l’obligation d’activité pour les allocataires du RSA. Bref il s’agit de ratisser large. La foire aux promesses va continuer encore pendant cette petite dizaine de jours.