"Il y a un manque de volonté politique d'accompagner le secteur privé à Mayotte", dénonce le président de la CPME

Bourahima Ali Ousseni, le président de la confédération des petites et moyennes entreprises
Face à la hausse du chômage à Mayotte, le président de la confédération des petites et moyennes entreprises dénonce un manque de mesures pour soutenir le secteur privé. Bourahima Ali Ousseni le reconnaît : les entreprises ont aussi leur part de responsabilité

Le SMIC augmente de 2% ce vendredi 1er novembre à Mayotte et dans l'Hexagone. Dans le département, il passe de 8,80 euros brut de l'heure à 8,98 euros. L'écart reste le même avec le reste du territoire national où le SMIC s'élève à 11,88 euros brut de l'heure. "Ce n'est pas assez face au coût de la vie à Mayotte", estime Bourahima Ali Ousseni, le président de la confédération des petites et moyennes entreprises. "Je milite pour une égalité avec l'Hexagone, du moins au niveau du salaire net car les charges patronales ne dépendent pas des salariés."

"Au niveau national, les charges sont autour de 45%, à Mayotte, on est autour de 25%", poursuit le représentant du patronat. "Mais après cela pose le problème des retraites, la solidarité nationale doit jouer." Selon lui, de nombreuses entreprises appliquent déjà un SMIC aligné avec celui de l'Hexagone. "Il y a un manque de volonté politique d'accompagner le secteur privé à Mayotte, pour des salaires normaux et une retraite digne", dénonce-t-il.

Un taux de chômage à 37%

Sur la hausse du taux de chômage de 5 points depuis 2019, s'élevant désormais à 37%, le président de la CPME est plus nuancé. "Ça s'explique par l'insécurité, les mouvements sociaux, les problèmes d'attractivité du territoire, les gens ne viennent pas et il y a moins de créations d'entreprises ici", énumère Bourahima Ali Ousseni. "Chacun à sa part de responsabilité, les entreprises via la formation professionnelle par exemple, mais quand un jeune de 17 ans ne sait ni lire, ni écrire, c'est que le problème se trouve en amont."

Il le reconnaît : des jeunes avec un bon niveau scolaire se retrouvent aussi sans emploi ni formation. "C'est tout le système qui ne fonctionne pas. Il faut que les jeunes aient les moyens de s'insérer chez nous ou de partir ailleurs sur le territoire national", résume le syndicaliste.