L'absence d'un candidat estampillé « La République en marche » reste une énigme. Emmanuel Macron était pourtant le candidat qui avait plus d'un comité de soutien pour sa campagne d’élection présidentielle. Trop d'amour a fini par tuer l'amour.
Les listes sont quand bien garnies : 17 dans la première circonscription et 15 dans la seconde.
Et toute la diversité ethnique qui compose la population de Mayotte est représentée. Mahorais, Européen, malgache, arabe. C'est peut-être le signe d'une meilleure intégration dans la communauté. Une volonté de s'impliquer qui passe par l'inscription sur les listes électorales, puis la présence dans les conseils municipaux et enfin ces candidatures à des élections nationales en tant que représentant du département de Mayotte. Représentant de Mayotte et non pas représentant d'un parti national à Mayotte.
Le repli identitaire et les velléités de préférence régionale constatés dans le pays et en Europe sont des obstacles qui vont se dresser devant eux.
Les élections législatives sont bien des scrutins nationaux mais les partis politiques choisissent, dans la grande majorité, à investir des « candidats locaux ». Des personnes qui font partie du paysage de la circonscription en question. Sinon, les adversaires crient « au parachutage ».
Dans l’histoire récente de Mayotte, il y a un cas célèbre. Henry Jean-Baptiste, énarque martiniquais débarque à Mayotte en 1986 où il sera élu député et réélu 3 fois successives. C’était le parti ultra majoritaire du moment qui avait fait appel à lui. Une situation particulière et précise. Il avait comme mission de mener l’île à la départementalisation.
Le fait que les listes des candidats aux législatives dans une circonscription française située dans le canal de Mozambique, sur la route des indes et des huiles essentielles, soient des florilèges ethniques, est logique.
Alors, pourquoi, cette diversité ne se manifeste que maintenant ? Eh bien c’est parce que des verrous ont sauté.
Des fonctionnaires de la fonction publique peuvent rester plus longtemps à Mayotte sans perdre leurs avantages. Des non-mahorais investissent sur l’île, même s’ils ne sont pas encore nombreux. Et aussi parce que le département présente des garanties de vie, même si elles sont encore fragiles.
Enfin, ces personnes sont éligibles, inscrites sur des listes électorales et elles ne sont pas sous tutelle ou curatelle. Bref, comme Jean-Luc Mélenchon à Marseille.