Inssa de Nguizijou, responsable de la communication aux archives départementales de Mayotte était l’invité de Zakweli.
A la veille de la journée de commémoration de l’abolition de l’esclavage du 27 avril, Inssa de Nguizijou dit qu’il n’y a, en fait, rien à commémorer à cette date particulière : « elle a été choisie en 1983 par les conseillers généraux parce qu’elle correspond à la décision de mettre en application l’abolition dans les colonies en 1848, mais la date du 9 décembre 1846 semble plus logique puisqu’elle correspond au décret d’abolition sous Louis-Philippe ».
L’histoire de l’esclavage à Mayotte n’a rien à voir avec celle de la Réunion ou des Antilles :
Ici nous avons eu un système arabo-shirazien. Les propriétaires des esclaves étaient des arabes, mais nous avons eu aussi des familles mahoraises propriétaires d’esclaves. On peut dire qu’ici à Mayotte, l’esclavagisme n’avait pas de couleur, on a eu des noirs qui ont asservi des noirs
Selon Inssa de Nguizijou, il reste encore de nombreux stigmates de cette époque dans la mentalité d’aujourd’hui : « le terme « Macoua » qui désignait une ethnie du Mozambique est resté comme une insulte, comme celui de « Mtoro » , qui désignait l’esclave en fuite, est lui aussi péjoratif, et nous essayons toujours de ressembler à nos modèles arabes ou occidentaux en rejetant nos racines africaines ».