« Crise de l’eau, insécurité, barrages, et en plus on doit se préparer à une épidémie de choléra…depuis un an le mode de fonctionnement du CHM c’est la crise, on ne peut pas continuer comme ça ! » s’exclame le directeur de l’établissement. Jean Mathieu Defour explique que l’hôpital fonctionne avec seulement 40 à 50% du personnel en raison des barrages. « Cela va cependant un petit mieux de ce côté-là depuis deux jours » reconnaît-il, « le personnel et les transports sanitaires passent un peu moins difficilement ».
A propos des barrages, Jean-Mathieu Defour dit avoir été choqué par des propos à l’encontre des professionnels de santé : « je ne comprends pas cette détestation de certains Mahorais de leur hôpital ». Selon lui, « il ne se passe pas un jour sans une agression sur des personnels du CHM ».
Le directeur du CHM parle d’équipes en burnout, « on a perdu 10 infirmières en psychiatrie » ; « les équipes du médico-technique, radiologie, laboratoire, pharmacie tournent parfois avec 3 personnes au lieu de 30. L’hôpital est un peu une cocotte-minute».
Au cœur de la tourmente, le CHM doit aussi se préparer à accueillir d’éventuels cas de choléra qui se présenteraient aux frontières : « nous avons une réunion de crise là-dessus aujourd’hui même. Nous avons des tentes d’isolement, des protections individuelles et des doses de vaccins pour les personnels en première ligne ».