LA REUNION
Alors que l’alerte rouge sera levée dans une heure, les pompiers de la Réunion ont réussi une opération spectaculaire cette nuit en plein cyclone :
le sauvetage des marins d’un bateau qui s’est échoué sur la côte Hier soir tard, un pétrolier mauricien était en perdition au large de St Philippe au sud de la Réunion, dans une mer démontée. Il s’est échoué vers 21 heures sur des rochers battus par d’énormes vagues. La mission des pompiers était de sauver les 11 membres d’équipage ; un scénario digne d’un film d’action. Malgré des vagues de 8 mètres de haut, un pompier a réussi à se hisser à bord du pétrolier et l’équipage a pu être évacué, un par un, via un câble. En tout l’opération aura duré 6 heures. Elle s’est terminée ce matin, l’équipage est sain et sauf. 47 pompiers ont participé à ce sauvetage. Le problème maintenant : le pétrolier. On apprend qu’il est heureusement vide, mais il y a toujours le risque de pollution par son propre carburant ou les huiles qu’il contient. L’alerte cyclonique à la Réunion sera levée à 9h00 locale. Elle est restée en vigueur toute la nuit parce que le cyclone Batsirai faisait du sur-place au nord ouest de l’île, il a commencé à s’éloigner. Les conditions météo vont s’améliorer
MAURICE
Certains trouvent que le gouvernement est allé un peu vite en besogne en levant l’alerte cyclonique dès hier matin alors que ça soufflait fort encore
Le soleil n’était même pas encore levé hier quand les autorités ont décidé que l’on passait de la classe 4 – l’alerte maximale – à zéro; ce qui signifie reprise du travail pour tout le monde, sauf dans les écoles qui restent encore fermées aujourd’hui. Les conditions du retour à la vie normale n’étaient pas vraiment réunies, les vents soufflaient encore à 80 km/h, les rues étaient soit inondées, soit jonchées de branches d’arbres et de fils électriques. Un employé des transports s’est tué à moto en allant au travail vers Grand-Baie, il a heurté un arbre en travers de la route. Beaucoup de Mauriciens se plaignent d’avoir dû circuler dans des conditions périlleuses. Comme pour montrer que tout va bien, même le métro-express a repris ses rotations dans la matinée. C’est un métro aérien, il roulait beaucoup plus lentement que d’habitude à cause du vent. Dans les administrations hier à Maurice, le taux d’absentéisme était de 40%. Chacun attend que les chefs de service se montrent compréhensifs.
MADAGASCAR
Le malheur des uns fait le bonheur des autres : le fait que Batsirai se soit mis à faire du sur-place du côté de la Réunion n’est pas pour déplaire aux Malgaches qui ont un peu plus de temps pour se préparer Batsirai sera une double peine pour Madagascar qui a encore fort à faire avec le bilan de la dépression Ana du mois dernier :
55 morts, 130 000 sinistrés, 70 000 personnes déplacées, 11 000 maisons inondées rien qu’à Tana. Sans compter les dégâts sur les infrastructures : 22 routes nationales coupées, 20 ponts endommagés, et l’agriculture … 17 000 hectares de rizières impactées. C’est dans ce contexte que le pays se prépare à recevoir le cyclone Batsirai. Le maire de Tana a du faire évacuer hier 5 000 sinistrés qui étaient logés dans des tentes trop fragiles, ils ont été déplacés vers des stades. Le Bureau National de Gestion des Risques et des Catastrophes prévoit que 600 000 personnes sont susceptibles d’être sinistrées.
MOZAMBIQUE
Même de l’autre côté de Madagascar on s’attend au passage de Batsirai : au Mozambique, la météo annonce une arrivée dans le canal du Mozambique dimanche
Mais à ce moment-là, Batsirai ne sera plus qu’une tempête tropicale modérée qui aura épuisé une bonne partie de ses forces en traversant la grande île. Les Mozambicains sont cependant appelés à se préparer à de très fortes précipitations. Le Mozambique a aussi payé un lourd tribut à la dépression Ana qui a déversé des trombes d’eau sur la région centrale du pays, vers l’embouchure du fleuve Zambèze… On n’a donc pas fini de parler de Batsirai dans toute la grande région du sud-ouest de l’Océan-Indien