L'actualité régionale du 2 novembre

Les stratégies militaires de l’Inde et de la Chine dans l’Océan Indien, la COP26 et la participation des Etats insulaires, l’interdiction de la pêche aux requins à Maurice,  le vote et la vaccination regroupées aux élections locales en Afrique du Sud sont au sommaire de l’actualité régionale.

OCEAN INDIEN

Deux puissances militaires rivales étendent leur influence sur l’Océan Indien : il s’agit de la Chine et de l’Inde. En ce moment un épisode de ce bras de fer se joue aux Maldives. L’installation d’une base militaire indienne est un secret que le gouvernement maldivien a du mal à garder

Des travaux financés par l’Inde vont commencer dans un atoll appelé Uthuru Thilafalu. Le ministre de la défense des Maldives refuse de dévoiler les détails d’un accord passé avec l’armée indienne pour une base militaire. Des parlementaires s’inquiètent de voir des militaires étrangers postés sur le territoire maldivien, un archipel paisible dédié au tourisme, mais que certains voudraient transformer en champ de manœuvres. Cela ressemble beaucoup à ce qui se passe à Maurice avec l’atoll d’Agalega où des indiens construisent un port et une base militaire sans que le gouvernement mauricien ne veuille l’avouer. Aux Seychelles l’Inde lorgne sur l’atoll d’Assomption.  Les Chinois ne sont pas en reste. La Chine développe « la stratégie du collier de perles » ; c’est ainsi que l’on appelle joliment un encerclement de l’Inde par des bases militaires disposées autour du sous-continent, de Djibouti jusqu’au Bangladesh en passant par le Sri Lanka. Les puissances semblent avoir oublié que les Nations Unies avaient voté une résolution en 1971, faisant de l’Océan Indien une zone de paix.  

CLIMAT

La conférence mondiale sur le climat, la COP 26 s’est ouverte hier à Glasgow en Ecosse. Les Etats de l’Océan Indien y sont représentés. Tous engagés contre le réchauffement… sauf que certains jouent un double jeu

A l’île Maurice Pravind Jugnauth est indexé par l’opposition parce qu’en même temps qu’il va plaider au nom des petits pays insulaires pour que le monde mette fin aux énergies fossiles, pour « décarboner la planète », une loi est présentée au parlement mauricien pour autoriser la prospection pétrolière dans les eaux territoriales. L’opposition mauricienne ne manque pas de soulever cette contradiction. Maurice n’est pas la seule dans ce cas. Les Comores rêvent d‘une belle rente  pétrolière après des découvertes prometteuses dans leurs eaux territoriales. Madagascar n’est pas en reste sur les espoirs pétroliers alors que la Grande île est la principale victime du changement climatique avec la sécheresse et la famine dans le sud. Mais la menace du pétrole, comme celle de la déforestation, sont aussi des arguments employés par les pays pauvres pour convaincre les pays riches de les aider, sans quoi ils ne pourront pas faire autrement que polluer pour se développer.    

MAURICE

En matière de protection de l’environnement, une décision importante a été prise à Maurice : la pêche aux requins y est désormais interdite

La nouvelle règlementation vise à protéger les squales. Une forme de pêche est particulièrement visée : celle qui consiste à prélever les ailerons de requins, prisés dans la gastronomie chinoise. La technique est cruelle : les requins sont amputés de leurs ailerons et rejetés vivants à la mer où ils ne peuvent plus nager et meurent. Les défenseurs de l’environnement applaudissent cette décision d’interdire la pêche aux requins, mais ils insistent sur la nécessité de surveiller. Interdire, c’est bien, mais encore faut-il faire respecter cette interdiction. A la différence de la Réunion, l’île Maurice n’est pas soumise aux attaques de requins contre les humains. L’interdiction de tuer les squales ne soulève pas de polémique.    

AFRIQUE DU SUD

Des élections municipales avaient lieu hier en Afrique du Sud avec une originalité cette année, les électeurs pouvaient repartir avec une piqûre dans l’épaule

Tous les moyens sont bons pour inciter les sud-africains à se faire vacciner contre le Covid : des centres de vaccination ont été installés dans les bureaux de vote. Après être passés par l’isoloir les citoyens étaient invités à se faire injecter une dose. Le président de la république Cyril Ramaphosa a appelé ses compatriotes à faire doublement preuve de civisme en faisant d’une pierre deux coups : voter et se faire vacciner en même temps. Les résultats du scrutin seront donnés en même temps que ceux de la vaccination. C’est un pari un peu risqué à l’heure où l’ANC au pouvoir est de plus  en plus contestée… au risque de bouder les urnes et faire gagner le virus.