L'actualité régionale du 20 octobre

Palais Beit-Salam Grande Comore
Au sommaire de l’actualité de la région ce mercredi : le débat sur l’avortement à Madagascar, l’arrivée d’Air France à Zanzibar, le classement mondial des passeports et la vente des voitures électriques à Maurice

MADAGASCAR

Le débat sur l’avortement va-t-il être enfin ouvert à Madagascar ? Une proposition de loi est déposée au parlement mais il n’est pas certain que les députés s’en emparent. C’est un sujet extrêmement tabou

A Madagascar, l’avortement est strictement interdit. L’interruption de grossesse est même interdite en cas de complications médicales, de viol, d’inceste, ou de mère mineure ; aucune circonstance ne l’autorise. A chaque fois que des associations, des groupes de femmes, ont tenté une ouverture, la porte du législateur s’est refermée. Là c’est une députée, Masy Goulamaly, qui défend l’idée d’autoriser l’IVG face à une classe politique qui refuse d’en entendre parler. Elle veut défendre le droit des femmes d’avoir le choix, et elle veut surtout mettre fin à une situation dramatique car l’avortement existe bel et bien à Madagascar. Il est, selon elle, pratiqué clandestinement 75 000 fois par an dans des conditions indignes et qui peuvent être fatales, en dehors des centres de santé. Le combat de cette députée se joue au gouvernement qui doit avaliser sa proposition avant de la soumettre au parlement. C’est loin d’être gagné. On le saura dans les semaines qui viennent avec l’ordre du jour de la session parlementaire

ZANZIBAR

Franck Riester, le ministre français délégué aux affaires étrangères et au commerce extérieur, a atterri hier midi à Zanzibar à bord d’un vol Air France

C’est événement car Air France n’était pas allée à Zanzibar depuis 1974. Cela fait 47 ans. Le ministre français a voulu marquer cette reprise de la liaison directe pour montrer l’intérêt de la France pour cette région. Il est accompagné de plusieurs hommes d’affaires intéressés notamment par le développement touristique. Zanzibar renaît de la crise Covid et nourrit de grandes ambitions comme en témoigne le projet de créer une île artificielle surmontée d’un hôtel gigantesque de 70 étages qui sera la plus haute tour d’Afrique. A ses pieds

accosteront des navires de croisières. L’édifice est heureusement prévu assez loin de la capitale de l’île, 15 kilomètres, pour ne pas défigurer la ville traditionnelle de Stone-Town, classée patrimoine mondial de l’UNESCO.

OCEAN INDIEN

Quelle est la valeur de notre passeport ? Un nouveau classement mondial vient de sortir. Les résultats sont très divers selon les pays de l’Océan Indien

Tous les ans le classement Henley fait autorité : la valeur du passeport se calcule simplement au nombre de pays dans lesquels on peut entrer sans formalité de visa. Au classement de cette année, le numéro 1 est le passeport japonais à égalité avec celui de Singapour. Ils ouvrent toutes les portes. Le passeport français est 5ème derrière l’Allemagne, l’Italie et l’Espagne. Dans la région, le mieux classé est le passeport seychellois au 29ème rang, devant le Mauricien 33ème. Les ressortissants de ces pays peuvent notamment entrer dans l’Union Européenne. Loin derrière on trouve le passeport malgache 93ème. En queue de peloton dans la région, le passeport comorien est classé 95ème , c’est celui qui exige le plus de démarches contraignantes aux voyageurs.

MAURICE

La voiture électrique commence à gagner du terrain à l’île Maurice malgré son prix très élevé. Les ventes ont beaucoup augmenté ces derniers mois

C’est une hausse exponentielle : 31 véhicules vendus en 2018, 108 en 2019, 134 en 2020 malgré la crise Covid, et 121 nouvelles voitures électriques rien que dans les six premiers mois de 2021. On en compte 451 sur les routes mauriciennes. Ce mode de propulsion est assez avantageux dans l’île : les distances ne sont pas longues et cela ne monte pas trop, donc moins de problème d’autonomie. Il n’est pas non plus nécessaire de multiplier les bornes de recharges si les propriétaires peuvent charger à domicile chaque nuit. Les constructeurs français n’ont aucune part dans ce marché mauricien, pas même la Renault Zoé. La marque la plus distribuée est Nissan, très loin devant des marques beaucoup plus chères comme Porsche ou BMW. Les deux-roues

électriques connaissent aussi une belle progression. Le bilan carbone reste à calculer car si ces véhicules ne polluent pas, l’électricité mauricienne est toujours produite avec du gazoil.