MADAGASCAR
La fuite de l’ancien premier ministre malgache Jean Ravelonarivo, annoncée hier sur nos antennes, provoque des vagues à Madagascar. La presse se pose beaucoup de questions sur les circonstances de sa cavale
Cela fait la une partout dans la grande-île. Un ancien premier ministre condamné à 5 ans de prison pour détournements de fonds qui parvient à prendre la poudre d’escampette si facilement en passant par Mayotte. Le journal « l’Express » de Madagascar se demande s’il y a des failles ou des complicités. Des failles ? Certainement, affirme le journal qui rappelle que Jean Ravelonarivo n’a même pas assisté à son procès. Le prononcé du jugement a été assorti d’un mandat d’arrêt à l’audience qui, visiblement, n’a pas été exécuté. On rappelle que l’ancien 1er ministre a été condamné pour des malversations au détriment de la Caisse de Prévoyance Sociale, et que le président de ladite caisse, condamné à 10 ans, a réussi à fuir vers la Suisse. De son côté « Midi-Madagascar » constate que les frontières sont une passoire, et le journal soupçonne une corruption à grande échelle qui aurait permis à tous les protagonistes de cette affaire de prendre le large, y compris une dame qui est officiellement en prison, mais qui en réalité coule des jours heureux à l’étranger. Tandis que les gros bonnets échappent aux sanctions, les lanceurs d’alerte, eux, se retrouvent souvent en prison. Plusieurs organisations des droits de l’homme demandent une loi pour protéger ceux qui dénoncent les affaires de corruption. Le gouvernement et le parlement sont sollicités, mais font la sourde oreille.
COMORES
Il y a les grands spécialistes professionnels du détournement de fonds publics, et puis il y a les petits bricoleurs du dimanche. C’est à cette deuxième catégorie qu’appartient un comptable comorien qui s’est fait prendre la main dans le sac
C’est un comptable de l’ONICOR, l’organisme importateur de riz aux Comores. Son directeur lui a signé un chèque de 75 000 francs comoriens (150 €) pour rembourser les frais de réparation d’un véhicule de service. Le comptable s’est appliqué à ajouter le chiffre 30 devant la somme sur le chèque. Cela fait 3 075 000 francs, soit plus de 6 000 euros. Ce n’est pas pareil. Mais le banquier s’est méfié. Il a appelé le directeur. La suite : le petit comptable devra s’expliquer devant un juge.
MAURICE
Les prix s’affolent à l’île Maurice. Tous les produits importés subissent des hausses parfois vertigineuses à cause de l’augmentation des coûts du fret
Le phénomène est mondial : l’inflation touche notamment les matériaux de construction et, plus grave, l’alimentation. Le prix de l’huile a tellement augmenté que les commerçants ont du mal à tenir le plafond fixé par l’Etat pour les produits de première nécessité. La viande, le beurre, et même le poulet deviennent parfois inabordables, avec des hausses de 15 à 20%. L’explication est toute simple : le prix du fret maritime explose. Là où il fallait 50€ pour un mètre cube en provenance de Chine, il faut 300€, six fois plus. Les végétariens pourront se consoler : les légumes frais de production locale ne montent pas trop, certains baissent même comme les haricots verts qui ont dégringolé de 50%.
TANZANIE
Bientôt on ne parlera plus des neiges du Kilimandjaro qu’au passé… ou dans les chansons. Les spécialistes prédisent la fonte totale en 2040 au plus tard
Les voyageurs en avion entre l’Océan Indien et l’Europe ont parfois l’occasion de survoler le géant de l’Afrique à la frontière de la Tanzanie et du Kenya. Le manteau blanc à 5 895 m. d’altitude se rétrécit au fil des ans. L’organisation météorologique mondiale a publié récemment un rapport disant que le plus grand glacier de ce massif a perdu 70% de sa superficie entre 2014 et 2020. La cause en est, bien entendu, le réchauffement climatique. Les autres grandes montagnes d’Afrique de l’Est comme le Mont Kenya ou le massif des Rwenzori en Ouganda subissent le même sort. Cela va impacter le tourisme, mais plus grave : les populations de ces régions vont manquer d’eau à plus ou moins long terme.