L'actualité régionale du 3 novembre

Kwassa
Un kwassa pour Mayotte à la dérive au large de Nosy-Bé, des passagers sont morts. La fin d’Air-Madagascar, le déclin de l’ANC en Afrique du Sud, et les pompiers comoriens en colère sont à la une de l’actualité régionale

MADAGASCAR

Encore un drame de l’immigration clandestine vers Mayotte, non-pas au départ d’Anjouan mais de Nosy Bé à Madagascar. Les gardes côtes malgaches ont secouru les passagers d’une barque à la dérive depuis 10 jours. 4 sont morts dont trois enfants.

Ils étaient 20 à avoir embarqué sur cette petite barque équipée d’un seul moteur de 60CV. Une folie pour faire 300 kilomètres d’océan. Le moteur est tombé en panne, la barque a dérivé depuis le 23 octobre. Presque sans nourriture et sans eau, les passagers cuits par le soleil ont survécu en buvant de l’eau de mer. Un adulte et trois enfants sont morts. Leurs corps ont été jetés à la mer. Les survivants ont été ramenés vers l’hôpital de Hell-Ville à Nosy-Bé. Ils sont gravement déshydratés. Chose étonnante, il y avait 3 passagers porteurs de passeports français sur cette barque. Il faut rappeler que des mahorais sont restés coincés à Nosy-Bé depuis des mois avec l’interruption des liaisons aériennes. Mais il est trop tôt pour connaitre les motivations de ceux qui ont emprunté ce kwassa malgache.  

Air Madagascar n’est plus, vive Madagascar Airlines. La transformation de la compagnie aérienne est officielle, elle entrera en service ce samedi 6 novembre

Le 6 novembre est la date choisie pour la réouverture des frontières malgaches envers les voyageurs venant d’Europe. La direction de la nouvelle compagnie a décidé de se lancer avec un tout nouvel appareil, un Boeing 787 Dreamliner, qui ne lui appartient pas. Il est loué à prix d’or : 5 000 euros …de l’heure ! Mais la vice-présidente du conseil d’administration assure que ce n’est pas cher, qu’on leur a fait un prix d’ami. Un autre appareil plus petit, un « Embraer » est loué pour les dessertes locales. La compagnie « Tsaradia » qui assurait les lignes intérieures, disparait aussi, absorbée par Madagascar Airlines. Les lettres de licenciement et les départs en retraire anticipés vont pleuvoir par centaines. On ne sait pas encore combien. Air Madagascar avait un personnel pléthorique

AFRIQUE DU SUD

L’ANC, le parti de Nelson Mandela, risque de se retrouver pour la première fois en dessous de 50% des électeurs. Les municipales d’hier confirment le déclin du champion historique de la lutte anti-apartheid

Ils s’agissait d’élections locales, tous les résultats des municipalités ne sont pas encore tombés, mais les dernières estimations donnent 46% des voix au Congrès National Africain, l’ANC de Nelson Mandela, le plus vieux parti politique du monde. L’ANC, créée en 1912, fêtera ses cent ans l’année prochaine. Mais les électeurs commencent à s’en détacher parce que les services publics fonctionnent mal, les affaires de corruption se sont multipliées. A Pretoria, la capitale, l’ANC ne fait même pas 30% des voix, un peu mieux à Johannesburg 35%. L’électorat s’est dispersé vers le centre droit et vers l’extrême-gauche. Le scrutin coïncidait avec une campagne de vaccination dans les bureaux de vote, mais on n’en parle plus tellement le choc historique du déclin de l’ANC occupe le devant de l’actualité politique.    

COMORES

Le torchon brûle entre les pompiers comoriens et leur chef, le directeur de la sécurité civile. Les pompiers ont manifesté hier à Moroni pour réclamer sa démission

Tout est parti, vendredi dernier, d’un petit début d’incendie près d’une station-service de la capitale. Le directeur de la sécurité civile passait par là par hasard. Il s’est arrêté pour téléphoner à ses hommes et leur demander de venir tout de suite. Ne les voyant pas arriver il a – comme on dirait familièrement – « pété un câble ». Un automobiliste a filmé le chef très agité au bord de la route : on le voit trépigner et surtout on l’entend distinctement hurler « qu’est-ce que vous attendez pour arriver bande d’imbéciles »… suivi d’une bordée d’injures en comorien, que la décence ne permet pas de traduire. Finalement les pompiers sont venus, ils ont éteint l’incendie de la station… mais pas celui qui s’est allumé entre leur chef et eux. La vidéo a beaucoup circulé. Le week-end est passé, et le chef s’est calmé. Lundi, il a adressé des excuses publiques à ses hommes via un communiqué. Mais les pompiers n’ont pas voulu en rester là. Ils étaient quelques dizaines hier, en tenue, devant la direction de la sécurité civile, portant des pancartes « un pompier n’est pas un imbécile », « un pompier n’est pas un chien ». Ils rejettent les excuses, et exigent la démission de leur patron. Plusieurs internautes ont toutefois apporté leur soutien au directeur, se plaignant que les pompiers sont trop lents.